« Le monde actuel me fait peur » répète Vénus Khoury Ghata, Commandeur de la Légion d’Honneur, prix Goncourt de poésie, Grand prix de poésie de l’Académie française, National Book Award, etc .
Que peut la poésie contre la violence et la terreur qui marquent ce monde dans lequel la poétesse, seule auteure vivante à avoir été publiée chez NRF Poésie, ne se retrouve nullement ? « Nous crions dans le vide face au loup » dit la dame qui pourtant n’aura de cesse d’aller à la rencontre de son public, et notamment de son jeune public, dans les lycées et toutes les manifestations littéraires dont elle est l’invitée: «le bonheur de parler à des jeunes de les réveiller à la langue française ».
La délinquance et l’agressivité ambiantes, mais surtout le terrorisme, les attentats de Paris l’ont marquée, confesse-t-elle. Pour parer à cette violence, elle a imaginé une communauté qui vit dans la nature, qui fraternise avec les arbres. Envie de « retourner à l’enfance du monde.
Les arbres m’ont toujours fascinée». La nature est son refuge, son inspiration. Elle se retranche chez elle vue sur un jardin, avec sa chatte et ses amis poètes. Et elle invente de toute pièce les gens de l’eau, tout en douceur, en sérénité. Le pouvoir régénérateur de l’eau. « A Becharré il y avait beaucoup d’eau, des cascades, un fleuve. Les esprits renaissent dans l’eau ».
Le Becharré d’il y a plus de quarante ans irrigue encore ses écrits ; même s’il n’a plus rien à voir avec celui qu’elle a retrouvé. Qu’importe. La mémoire fait le nécessaire, comme celle qu’elle a de ces femmes de la montagne qui s’échinaient pour élever leur progéniture et créer un foyer nourricier.
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