Aujourd’hui 4 août 2023, 3 ans après.

Que de vies enlevées ce jour là, que de chairs martyrisées ce jour là, que des deuils impossibles à faire pour les familles ce jour là.

L’heure est à la mémoire des disparus lors de l’explosion du Port de Beyrouth, à toujours panser les plaies de tous ceux qui ont été blessés dans leurs chairs, dans leurs coeurs, à réparer les esprits meurtris, mais aussi réclamer de pouvoir faire son deuil par la justice et non par l’amnésie que souhaitent les personnes responsables d’un crime par leurs incompétences.

Le jour est au souvenir pour qu’il évite à s’estomper dans les esprits, comme tant de crimes déjà oubliés comme les martyrs de la guerre civile de 1975 à 1990 et les disparus dont on est sans aucune nouvelle jusqu’à aujourd’hui empêchant ainsi leurs familles à faire ce deuil pourtant nécessaire pour le repos des âmes, ceux de l’explosion de Dora, ceux égorgés à Denniyé en 2000 et ceux de Nahr Bared en 2007, ceux d’Aarsal en 2014 et tous ceux qui n’existent plus que dans les plaies des coeurs de leurs proches et dont le grand public ne connait même plus les noms.

La colère est facile, surtout face à la culture d’impunité, avec tant de rancoeurs accumulées au long de l’Histoire de ce pays mais en ce jour, cette colère qui est permanente, doit laisser sa place à pour une fois, permettre aux victimes de trouver une certaine Paix, à voir qu’ils ne sont pas seuls, à se rassembler, à être solidaires et aussi à constater la solidarité de tous dans ces drames afin d’éviter la malheureuse répétition et l’acceptation de l’irresponsabilité qui nous touche depuis des décennies jusqu’à nos crises actuelles.

Cependant, 3 ans après le drame, la culture de l’impunité justement demeure. Le dossier judiciaire est bloqué, comme les innombrables crimes qui essaiment l’Histoire de ce pays. Dans ce domaine, les libanais sont des experts de l’injustice et de l’impunité comme l’illustrent les désormais nombreux recherchés par la Justice locale et internationale qui circulent sans action de la part d’un appareil sécuritaire – sans encore en dire plus -.

Ce combat contre l’injustice est quotidien, face à des ingérences politiques qui réussissent à faire même libérer des boucs émissaires, face à refus de la responsabilité, cette même irresponsabilité à l’origine de la crise économique, sociale que le Liban traverse aujourd’hui que l’explosion du Port de Beyrouth a encore aggravé.

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