13 avril 1975, il y a 48 ans, débutait, par une simple fusillade dans une rue de la banlieue de Beyrouth. Le Liban connaitra dès lors le drame de voir perdre la vie de 100 000 personnes, de voir une grande partie de ses élites véritables quitter, de voir de nombreux libanais victimes non seulement de blessures physiques mais aussi psychologiques. Si ce conflit s’achèvera officiellement en 1990, il perdure par ses conséquences jusqu’à nos jours.

C’est au moment où sera lancée la reconstruction qu’on été semée de nouvelles graines de crise. Les accords de Taëf ont rendu ce pays ingouvernable. La reconstruction n’en était au final pas une, mais un mirage: les villes coupées par la guerre civile comme Beyrouth n’ayant en réalité jamais reconstitué un tissu social et économique mixte comme avant la guerre. Les fossés entre libanais, cette ghettoïsation via une structure communautaire et un repli sur soi s’est au contraire amplifié au fur et à mesure que le discours politique ne visait justement qu’à nous diviser sur la notion d’appartenance communautaire. En évoquant le discours politique, les électeurs étaient appelés non pas à se prononcer sur des programmes mais à accorder leurs voix à des Zaïms comme si on retournait au momentum d’un système féodal qui pouvaient étaient eux-même des seigneurs de guerre auto-graciés par la loi d’amnistie d’amnésie.

La démocratie libanaise était donc viciée.

Côté économique, la même moisissure atteignait les fondements même d’un système qui avait pourtant survécu à la guerre civile et à l’hyperinflation des années 1980, un mirage également, une illusion maintenue par une politique monétaire sur-estimant la valeur réelle de la livre libanaise et dont on paye le prix aujourd’hui et des commissions et rétro-commissions aux mêmes seigneurs de guerre et leurs nouveaux affidés et héritiers.

48 ans ont passé et aucune leçon au final n’a été prise. Nous avons dilapidé un temps pression et aujourd’hui même, face au blocage et à la crise économique, certains nous menacent d’une nouvelle guerre si on touche aux banques ou à leurs intérêts, si on réclame justice pour le port, pour les victimes.

La fin de la guerre civile a engendré une culture de l’impunité.

En fin de compte, la crise actuelle ne fait que découler des pseudo-solutions mises en place mais qui en réalité n’étaient qu’aspirine pour soigner une migraine au lieu de soigner un cancer qui a métastase dans tous les éléments clés de notre société, c’est à dire dans la politique, l’administration, la justice et même dans l’économie et le secteur financier.

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