Place Elia, Saïda. Crédit Photo: NNA
Place Elia, Saïda. Crédit Photo: NNA

Les routes sont coupées, Place Al Noura à Tripoli au Nord du Liban ainsi que place Elia à Saïda au Sud du Liban, en solidarité avec le premier ministre désigné désormais démissionnaire Mustapha Adib qui a annoncé ce matin son renoncement à former un nouveau gouvernement.

Les manifestants commencent à se rassembler, place des martyrs, dans la capitale, également.

Les manifestants entendent également dénoncer la dégradation des conditions sociales et économiques avec la chute de la livre libanaise face au dollar et également la corruption qui ravage les administrations publiques.

Pour rappel, le premier ministre désigné faisait face à de nombreux obstacles et notamment celui lié à l’attribution du ministère clé des affaires étrangères que revendiquent le mouvement Amal et le Hezbollah, rejetant tout compromis proposé à ce sujet et notamment la rotation des ministères régaliens.

Pour l’heure, suite au renoncement de Mustapha Diab, la valeur de la livre libanaise face au dollar continue à se dégrader au marché noir, avec un taux de change qui pourrait atteindre près des 9 000 LL/USD dans les prochaines heures, aggravant encore la crise économique et la détérioration du pouvoir d’achat de la population libanaise.

La France, à l’origine d’une initiative pour permettre le déblocage de l’aide internationale, a accusé, par une source proche du président de la république Emmanuel Macron, les partis politiques locaux d’avoir failli à leurs engagements. Ces derniers avaient ainsi promis de faciliter la formation du prochain gouvernement, lors de son déplacement à l’occasion du centenaire de la proclamation de l’état du Grand Liban, le 1er septembre dernier.

Le Liban est sans gouvernement depuis le 10 août dernier, après la démission du cabinet Hassan Diab suite à l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août. Le 31 août, Mustapha Adib a été nommé Premier Ministre à l’issue des consultations parlementaires obligatoires menées par la Présidence de la République. Cependant, la formation d’un nouveau gouvernement bute sur l’attribution du ministère des finances, ministère clé pour la mise en place du programme de réformes économiques exigées par la communauté internationale et nécessaire face à la crise que traverse le Pays des Cèdres.