La livre libanaise a repris ce lundi sa chute face au dollar dans les marchés parallèles ce lundi 9 janvier, cela en dépit d’une accalmie de courte durée en fin de compte qui avait suivi la décision du gouverneur de la Banque du Liban de hausser le taux de parité de sa plateforme électronique Sayrafa à 38 000 LL/USD.

Ce lundi, la parité au marché noir a ainsi dépassé les 45 000 LL/USD, certains changeurs allant jusqu’à offrir une parité de plus de 47 000 LL/USD. Selon les sites électroniques montrant les parités, celle-ci serait cependant de 45 600 LL/USD à l’achat et de 45 700 LL/USD à la vente, contre 43 200 LL/USD ce weekend.

Les experts notent ainsi que la Banque du Liban a dépensé plus d’un milliard de dollar de ses réserves monétaires en vain, cela comme attendu, faute de gains de productivité et en raison de l’injection massive de livres libanaises pour acheter des dollars au détriment de ses réserves monétaires pourtant au plus bas. La Banque du Liban ponctionne ainsi ses réserves obligatoires censées pourtant être protégées puisqu’il s’agit des dépôts restants des déposants locaux.

Par ailleurs, cette nouvelle détérioration intervient sur fond de crainte de voir les banques libanaises et même la Banque du Liban être exposée à des sanctions économiques notamment Européennes, et le gel de ses avoirs à l’étranger en raison de l’affaire Salamé. Les autorités judiciaires de plusieurs pays européens, dont la France, l’Allemagne ou encore la Belgique ou le Luxembourg accusent le gouverneur de la BdL d’avoir détourné plusieurs centaines de millions de dollars de son établissement.

Ainsi des enquêteurs européens doivent se rendre cette semaine et la semaine prochaine afin d’entendre plusieurs dirigeants de banques locales dans le cadre du dossier Forry Associates, du nom d’une société appartenant au frère de Riad Salamé, Raja Salamé et qui aurait ensuite effectué plusieurs versement à celui-ci en contrepartie de contrats accordés par la BdL.

Les fonds des banques locales qui auraient également bénéficiées d’importantes commissions et déposés auprès de banques correspondantes pourraient être ainsi gelés provoquant une nouvelle pénurie de devises étrangères pour celles-ci et une faillite de facto technique après avoir déjà été considérées en état de défaut de paiement sélectif depuis l’instauration d’un contrôle informel des capitaux en novembre 2019.

Ces facteurs influent évidemment en défaveur de la livre libanaise, notent les observateurs.

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