David Schenker

Le Secrétaire d’état américain en charge du Proche Orient, David Schenker, a indiqué à la chaine de télévision Al Arabiya, que les autorités libanaises devront prendre des décisions décrites par lui comme “dures” pour prouver leurs engagement à réformer le système avant de pouvoir prétendre à l’aide financière de la communauté internationale.

Selon le diplomate il s’agira notamment de réformer le secteur public de l’électricité, de la douane et de la collecte des taxes “et de tous les secteurs y compris des télécommunication”.

“Il s’agira de décisions dures pour éliminer le système “retranché” de la corruption. Cela sera dur mais cela est nécessaire”.

Ces propos ont été tenus alors que la crise économique s’aggrave au Liban avec un endettement public toujours de plus en plus important, à hauteur de plus de 92 milliards de livres libanaises alors que le PIB décroit lourdement, passant de 55 milliards de dollars en 2018 à 50 milliards de dollars en 2019. Certaines prévisions – celles de la banque d’affaire JP Morgan – estiment que celui-ci devrait encore se rétracter à 34.4 milliards de dollars en 2020

Pour David Schenker, la corruption et l’inaction des gouvernements qui se se sont succédés sont les facteurs principaux ayant contribué à la crise économique. le plan de réforme doit donc être mis en oeuvre avant toute aide internationale.

Concernant les rumeurs faisant état du soutien américain au gouverneur de la Banque du Liban, le responsable américain a indiqué que ce dernier a coopéré de manière satisfaisante avec les autorités américaines sur les sanctions et la fermeture de comptes bancaires liées au Hezbollah. Cependant, la décision concernant l’attribution du leadership de la Banque du Liban reviendra au gouvernement libanais comme le Liban est indépendant, a-t-il déclaré.

Ces propos interviennent dans un climat controversé au Liban au sujet de la responsabilité du gouverneur de la Banque du Liban dans la crise économique. Ce dernier est soutenu par l’ancien Premier Ministre Saad Hariri dont il est un proche et le député Walid Joumblatt qui accusent le Courant Patriotique Libre et le Hezbollah d’être à l’origine de la crise économique. Ces derniers et le Premier Ministre actuel Hassan Diab considèrent, de leur part, que la crise économique serait liée à la politique monétaire menée depuis des années en raison de la politique couteuse du maintien de la parité de la livre libanaise face au dollar et des forts taux d’intérêts.

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