Contrairement au ministre de l’énergie qui a refusé la dollarisation temporaire des prix des carburants, le ministre de l’économie, Amine Salam a autorité les supermarchés à publier une tarification de leurs prix en dollar et à adopter un taux de change “en vigueur sur le marché”, allusion à la parité au marché noir.

Le consommateur pourra à son tour payer en livres libanaises, précise le ministre.

Cette mesure, si elle était préconisée par les propriétaires des supermarchés, pourrait cependant contrevenir à la législation locale, notent des experts juridiques, la livre libanaise étant la seule monnaie reconnue officiellement dans le cadre des transactions. Afficher un prix en devises étrangères pourrait donc être illégal, même en cas de règlement en livre libanaise, sauf si cette mesure vise à contourner la législation locale. Cependant, des recours présentés par des associations de consommateurs pourraient être prochainement présentées devant le conseil constitutionnel.

Par ailleurs, des experts économiques notent que cette décision induit une nouvelle dollarisation de l’économie libanaise. Cette décision pourrait aussi obliger de nombreux déposants à accepter une décôte importante de leurs fonds bloqués dans les banques libanaises pour assurer leurs besoins alimentaires.

Cette décision intervient alors que la livre libanaise a franchi le seuil des 80 000 LL/USD et que des manifestations se multiplient sur le territoire pour protester contre la dégradation des conditions sociales et économiques actuelles. 85% de la population vit ainsi sous le seuil de pauvreté et un tiers vit en insécurité alimentaire.

Un commentaire?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.