Nouveau revers pour le gouvernement libanais qui avait présenté un plan répartissant 55% des pertes du secteur bancaire au détriment des déposants.

Après le FMI qui a rejeté cette répartition lors des négociations entreprises en vue de débloquer l’aide internationale, la délégation américaine du département du Trésor qui vient de conclure une visite de 3 jours au pays des cèdres a appelé à ce que “tout plan de redressement financier maximise les rendements pour les déposants libanais, en particulier ceux qui ont des comptes relativement plus petits, tout en soulignant la nécessité d’une action rapide pour améliorer le système financier”.

Concernant les négociations en cours avec le FMI, les Etats-Unis estiment que le programme qui devrait être adopté doit aider à rétablir la confiance envers le système économique, appelant, comme l’institution internationale à la mise en place de réformes profondes et significatives avant les élections.

La délégation américaine a ainsi rencontré le président de la république, le général Michel Aoun, le premier ministre Najib Mikati, le président de la chambre Nabih Berri mais également des membres de la société civile et de l’association des Banques du Liban, pour aborder, outre la crise économique, la question de la corruption.

Toujours au niveau bancaire, la délégation, par son communiqué dénonce “abus au sein du système bancaire par des membres de l’élite politique et économique” et note qu’il s’agit d’enquêter concernant ces abus notamment au sein de la Banque du Liban et de la commission spéciale d’enquête, semblant ainsi lâcher le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé qui fait l’objet de plusieurs plaintes locales et d’enquêtes ouvertes dans différents pays européens pour détournement et blanchiment d’argents. Ils appellent ainsi les autorités compétentes à mener des enquêtes et à faire preuve de diligence raisonnable sur toute transaction connexe.

Selon les responsables américains, une partie de la crise aurait été induite par “corruption systémique et a identifié des domaines spécifiques essentiels pour remédier au manque de transparence et de responsabilité lors de ses réunions avec les secteurs public et privé, soulignant que la lutte contre la corruption au Liban est une condition préalable pour faire face à la crise de gouvernance et économique”

Plus spécifiquement, le cas de l’institution financière al-Qard al-Hassan accusée de financer le Hezbollah et faisant l’objet de sanctions économiques par les Etats-Unis a été abordé. Washington estime ainsi que la licence d’ONG accordée par le ministère de l’Intérieur couvre l’activité financière du Hezbollah, mettant en péril la crédibilité du système financier libanais.

Par ailleurs, la secrétaire d’État adjointe aux affaires politiques, Victoria Nuland a contacté le Président de la République. Lors de cet entretien téléphonique, outre les résultats de la visite de la délégation du trésor, ont été évoqués la situation actuelle du pays des cèdres au niveau de la fourniture de gaz égyptien et d’électricité en provenance de Jordanie via la Syrie, les préparatifs des élections législatives et les négociations concernant la démarcation de la zone maritime sud du Liban et les conséquences du conflit entre l’Ukraine et la Russie.

L’ambassadrice des Etats-Unis aurait ainsi remis au chef de l’état un compte-rendu des propositions du médiateur américain Amos Hochstein faites en automne dernier. Selon les informations qui circulent actuellement au Liban, des éléments cartographiques auraient été inclus, cela sur base de la ligne de démarcation allant au point 23.

Celui-ci atteindrait désormais la réponse de Beyrouth.

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