Les principaux responsables politiques et économiques se sont réunis ce lundi 2 septembre au Palais Présidentiel de Baabda pour discuter de nouvelles mesures pour faire face à la crise économique qui touche le Liban.

La réunion, présidée par le Chef de l’Etat, le Général Michel Aoun, s’est tenue notamment en présence du Président du Parlement, Nabih Berri, du Premier Ministre Saad Hariri, des Ministres des finances Ali Hassan Khalil et de l’Economie Mansour Bteich ainsi que du Ministre des AF Gébran Bassil tout juste élu à la tête du Courant Patriotique Libre, du Gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, des députés Samy Gemayel pour le Parti Kataëb, Sleiman Franjieh pour les Marada, Mohammed Raad pour le Hezbollah, Talal Arslan pour le Parti Démocratique Libanais, Hagob Pakradonian pour le Tashnak, de l’ancien député Walid Joumblatt pour le Parti Socialiste Progressiste et du dirigeant des Forces Libanaises, Samir Geagea.

Les participants ont décidé de la création d’un conseil d’urgence économique qui sera en charge de la mise en place et du suivi des différentes décisions prises afin de relancer l’économie du Pays des Cèdres.

Egalement, les participants ont écarté tout flottement de la parité entre Livre Libanaise et dollars américain, en dépit des pressions exercées sur la devise locale après la dégradation des notes des obligations libanaises ou encore le spread entre les 2 devises qui s’est dégradé ces dernières années en défaveur de la Livre Libanaise.

Le Chef de l'Etat, le Général Aoun, avec le Président de la Chambre Nabih Berri et le Premier Ministre Saad Hariri, avant le sommet économique. Lundi 2 septembre 2019. Source Photo: Dalati & Nohra
Le Chef de l’Etat, le Général Aoun, avec le Président de la Chambre Nabih Berri et le Premier Ministre Saad Hariri, avant le sommet économique. Lundi 2 septembre 2019. Source Photo: Dalati & Nohra

Précédemment à cette réunion, le chef de l’état s’est entretenu avec le Président de la Chambre Nabih Berri et son Premier Ministre Saad Hariri.

Des mesures rendues nécessaires en raison de la dégradation de l’état des finances publiques

Il s’agit de prendre les mesures nécessaires au redressement économique du Pays des Cèdres, largement marqué par une crise. En l’absence de statistiques officielles, les autorités estiment cependant s’attendre à un taux de croissance toujours en berne, à hauteur de 0%, indiquait Riad Salamé, alors que le déficit public continue à se creuser, atteignant désormais plus de 150% du PIB, en dépit d’une amélioration relative suite au non paiement par les administrations publiques de certaines de leurs dettes, et qu’une grande partie de la main d’oeuvre locale souffre d’un taux de chômage important, de l’ordre de 23%, indiquent certains organismes économiques à 43% avait indiqué la Présidence de la République l’année dernière.

Cette réunion intervient également alors que 2 des 3 principales agences de notation ont dégradées les notes des obligations libanaises, Moody’s en janvier dernier, Fitch en août. Standard & Poor’s a accordé un léger répit, maintenant pour l’heure, une perspective négative sans dégrader les notes des bonds du trésor.

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Le Chef de l’Etat appelle les partis à s’élever au-delà des différentes politiques et personnelles

Le chef de l'état lors du Sommet Economique de Baabda. Crédit Photo: Dalati & Nohra
Le chef de l’état lors du Sommet Economique de Baabda. Crédit Photo: Dalati & Nohra

S’exprimant à l’ouverture de la conférence, le chef de l’état a estimé que les conditions économiques et financières requièrent l’ensemble des partis à s’élever au de la des différences politiques et personnelles, “afin de ne pas les transformer en un conflit au détriment de l’intérêt national suprême“.

Le discours du Chef de l’Etat

“Messieurs,
Permettez-moi tout d’abord de vous souhaiter la bienvenue au Palais de Baabda et d’exprimer ma satisfaction des résultats positifs attendus de cette rencontre nationale inclusive.
Vous êtes tous conscients de la situation des conditions économiques et financières pour lesquelles notre peuple, tout comme la communauté internationale, attend de nous des solutions efficaces qui nous permettent de passer à la stabilité et à la croissance pour éviter le pire.
Ces conditions nous demandent à tous de nous détourner de nos différences politiques ou personnelles, et de ne pas transformer le désaccord d’opinion en conflit au détriment de l’intérêt supérieur de la Nation
Ici, nous sommes tous responsables et responsables des droits, de l’avenir, de la sécurité et de la vie des libanais.
Dans ce contexte, nous devons nous engager à unir nos efforts pour sortir, avec des solutions efficaces, de la crise économique qui étouffe même les rêves et les espoirs de notre peuple.
Je vous invite aujourd’hui, à examiner ensemble, les formules de la rencontre financière économique de Baabda, du 9 août dernier, et à mettre en place une série de mesures et de procédures, responsables et objectives, responsables et objectives, menant au début de la phase de progrès, et à éloigner notre Pays de la crise économique et sociale.
Ces mesures permettront de compléter les décisions du budget de 2019, par le renforcement des finances de l’état, la réduction du déficit et, bien sûr, par l’adoption du budget de 2020 dans les délais prévus.
Nous sommes tous conscients de la réalité de la situation des classes populaires dans notre société, et nos décisions les prendront en considération.
Bien sûr, le sacrifice est nécessaire de tous, mais le processus de rétablissement de la confiance en nos institutions reste la pierre angulaire pour le progrès de notre pays.
C’est sur cet espoir que nous commençons notre réunion que nous voulons effacer le retard du passé et créer une nouvelle étape qui donne à notre société la confiance et l’espoir d’un avenir brillant et à notre patrie, sa présence et sa place dans sa région et dans le monde.

Au menu des discussions, le projet budgétaire pour l’année 2020 qui devrait notamment prendre en compte la poursuite du plan d’austérité économique nécessaire à l’obtention de l’aide CEDRE. Le Liban, dans le cadre de cette aide, s’était engagé à réduire son déficit public.

Les partis politiques participant sont également invités à soumettre leurs propositions.

Des rumeurs faisant état de l’augmentation des prix de l’essence, une hausse de la TVA ou la fin des subventions publiques à l’EDL

Certaines informations ont circulé dans les médias, indiquant que les autorités envisagent l’augmentation du prix de l’essence de 5 000 LL pour les 20 litres, l’augmentation de la TVA de 11 à 15%, ou la fin des subventions accordées à l’Electricité du Liban (EDL) pour l’achat de fioul nécessaire à la production d’électricité publique et qui grève le budget à hauteur de 2 milliards de dollars annuellement.

Un communiqué a été rendu public à l’issue de cette réunion exceptionnelle.

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