Après les incidents qui se sont déroulés hier, le coordinateur spécial des Nations Unies pour le Liban a vivement réagi, estimant responsable la classe politique et non la population dans un Tweet.
Another day of confusion around the formation of a government, amidst the increasingly angry protests and free-falling economy. Politicians, don’t blame the people, blame yourselves for this dangerous chaos.
— Jan Kubis (@UNJanKubis) 15 janvier 2020
Un autre jour de confusion autour de la formation d’un gouvernement, au milieu des protestations de plus en plus en colère et de l’économie en chute libre. Politiciens, ne blâmez pas les gens, blâmez-vous pour ce chaos dangereux.
Il ne s’agit pas de la première fois que Jan Kubis critique ouvertement les autorités libanaises, en raison du retard pris notamment dans la mise en place d’un nouveau gouvernement alors que l’économie continue à s’effondrer.
Jan Kubis a cependant souligné dans un 2ème tweet, l’initiative du gouverneur de la Banque du Liban (BDL) demandant des pouvoirs extraordinaires afin de prendre certaines mesures.
Lebanon is truly unique – the BDL Governor requesting extraordinary powers to at least somehow manage the economy while those responsible watch it collapsing. Incredible.
— Jan Kubis (@UNJanKubis) 15 janvier 2020
Le Liban est vraiment unique – le gouverneur de la BDL demande des pouvoirs extraordinaires pour au moins en quelque sorte gérer l’économie pendant que les responsables la regardent s’effondrer. Incroyable.
Pour rappel, le Liban est sans gouvernement depuis la démission du premier ministre Saad Hariri, le 29 octobre dernier alors que d’importantes manifestations avaient débuté dans la nuit du 17 au 18 octobre. Depuis, le Premier Ministre désigné Hassan Diab – souhaitant un cabinet d’experts indépendants – n’a toujours pas annoncé la composition de son gouvernement en raison de l’opposition de certains partis politiques qui, eux, souhaitent l’inclusion d’hommes politiques au sein de la prochaine équipe.
Par ailleurs, le Liban traverse une grave crise économique, avec un endettement public atteignant 154% du PIB, un déficit budgétaire record de 11.9% en 2019 selon les premières estimations, un taux de chômage également record puisque touchant entre 30% et 40% de la population active sans compter que 50% de la population libanaise pourrait se retrouver vivant sous le seuil de pauvreté en 2020, selon une étude de la Banque Mondiale.