Le conflit actuel au Liban et les manifestations annexes ont également une dimension générationnelle, entre jeunes inquiets pour leur avenir, qui ressentent bien plus les effets des crises, qui ont été forcés durant des années à partir et qui souhaitent désormais également se battre contre un système patriarcal n’admettant pas le changement ni l’abandon de certains valeurs de sociétés basées sur des paramètres sectaires et confessionnels.

Une vidéo diffusée par la chaine de télévision LBCI et qui est devenue virale sur les réseaux sociaux, montre une dispute entre un jeune et cette ancienne génération. Cela illustre bien ce changement de paradigme et l’évolution sociologique actuelle. On y voir une personne âgée de 50 ans s’en prendre à des jeunes, les accusant simplement de ne pas avoir travaillé alors qu’ils bloquent les routes. Un garçon âgé de 16 à 17 ans lui répond, estimant que si crise il y a, c’est aussi par ce laisser aller des générations précédentes qui n’ont pas su se débarrasser de dirigeants qui nous ont amené à la crise actuelle, qui les ont élus, sans lui offrir aussi un quelconque avenir.

Et, on ne peut que lui accorder raison. Les hommes politiques ont été, pendant des années, sujets à une quasi-admiration sans limites,

Il est vrai que si crise il y a, c’est parce que ce sont les mêmes personnes ou leurs héritiers, qui dirigent ce pays depuis 50 ans pratiquement, sans avoir, jusqu’à présent été remis en cause.

Ce jeune exprime tant bien cette peur des lendemains, qui ne peuvent qu’être durs en raison de la crise économique et sociale qui n’en est qu’à ses débuts. Est-ce par manque d’amour pour ce pays que de manifester cette peur? Non, c’est aussi parce qu’il y a une volonté de vouloir rester, de voir les choses s’améliorer.

La génération qui s’exprime aujourd’hui, s’affirme, reprend un rôle dans le Monde Politique quand les générations précédentes, par peur des conflits sectaires ou par le souvenir de la guerre civile, avaient laissé ces combats tomber. Cette génération qui vient ne baisse pas les bras et souhaite justement se battre meilleur, du moins, elle le souhaite.

Ma génération, celle de 2005, celle qui avait connu la guerre civile, celle qui est née durant ce conflit fratricide, avait réussi à libérer un pays de plusieurs occupations de manière pacifique quand la génération précédent la mienne avait échoué par les armes. Mais nous avons échoué à réaliser une véritable révolution des cèdres en n’ayant pas pu nous libérer des seigneurs de guerre, et de ceux qui ont abusé d’un état auquel nous aspirions cependant.

C’est par cette erreur que ces seigneurs de guerre, mués en hommes politiques, ont continué à sévir, à devenir des cartels économiques, à transformer un pays jouissant d’un très fort potentiel économique et qui ne pouvait qu’être prospère en un pays que tout le Monde souhaitait quitter pour assurer un avenir meilleur, jusque là. Un pays souillé par les ordures, par l’incivilité, un pays en décadence y compris en terme éducationnel avec des universités qui reculent dans les classements mondiaux, et la liste des griefs qu’on peut leur adresser serait encore longue.

Nous apprenons toujours de ceux qui nous précédent et apprenons à ne pas commettre les mêmes erreurs.

Ma génération a peut-être échoué, mais on pourrait également dire qu’elle n’a fait que le moitié du chemin et qu’il revient à cette nouvelle génération qui s’exprime aujourd’hui de faire le reste de cette route et à la mienne de l’aider.

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