samedi, mars 15, 2025

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Washington confirme l’aide militaire au Liban malgré la suspension annoncée par Donald Trump

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Alors que le président américain Donald Trump avait annoncé la suspension de toute aide américaine au Liban, son ambassadrice à Beyrouth, Lisa Johnson, a pourtant confirmé la poursuite du soutien militaire américain aux forces armées libanaises. Cette déclaration, faite mardi lors d’une rencontre avec le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Raji, marque un revirement apparent et soulève des questions sur la stratégie de Washington vis-à-vis du Liban.

Un revirement inattendu après l’annonce de Donald Trump

Le 1er février 2025, la chaîne Al-Arabiya TV citait un responsable du département d’État américain affirmant que toutes les aides américaines au Liban avaient été suspendues pour révision. Selon ce responsable, Donald Trump exigeait des « résultats concrets » avant tout décaissement de fonds et refusait de financer les institutions libanaises sur la base de « promesses ».

Le président américain aurait également déclaré : « Washington ne distribuera pas de fonds si le peuple américain n’en retire aucun bénéfice », indiquant une approche conditionnelle des aides étrangères sous son administration. Cette déclaration laissait présager un gel prolongé du soutien américain au Liban, notamment à l’armée libanaise, qui est l’un des principaux bénéficiaires de cette aide.

Pourtant, seulement quelques jours plus tard, l’ambassadrice américaine au Liban a affirmé l’exact inverse. Lisa Johnson a rassuré les autorités libanaises en confirmant que les États-Unis continueront de soutenir l’armée libanaise, considérée comme un pilier de la stabilité du pays. Cette contradiction entre les propos du président Trump et ceux de la diplomatie américaine met en lumière une possible divergence au sein de l’administration américaine concernant la stratégie à adopter envers Beyrouth.

Pourquoi Washington continue de soutenir l’armée libanaise ?

L’armée libanaise est depuis longtemps l’un des principaux bénéficiaires de l’aide militaire américaine. Depuis 2005, les États-Unis ont versé plus de 3 milliards de dollars en assistance sécuritaire, permettant à l’institution militaire de se moderniser et de faire face aux menaces sécuritaires, notamment le terrorisme et l’instabilité à la frontière sud.

Le soutien américain repose sur plusieurs raisons stratégiques :

  • Contenir l’influence du Hezbollah : Washington considère le Hezbollah, soutenu par l’Iran, comme une menace majeure dans la région. En renforçant l’armée libanaise, les États-Unis espèrent limiter la dépendance de Beyrouth à cette milice chiite et à son arsenal militaire.
  • Stabiliser le Liban : Un effondrement de l’institution militaire pourrait provoquer un chaos sécuritaire, avec un risque accru de conflits internes et d’interventions étrangères.
  • Maintenir une présence stratégique : En fournissant du matériel et des formations aux forces armées libanaises, les États-Unis s’assurent une influence à Beyrouth, tout en évitant que d’autres puissances comme la Russie ou la Chine ne prennent leur place.

Une aide sous conditions : l’influence de la politique américaine

Si Lisa Johnson a réaffirmé le soutien américain, il est fort probable que cette aide soit conditionnée. L’administration Trump pourrait imposer des exigences plus strictes quant à l’utilisation des fonds et demander au gouvernement libanais des garanties sur :

  • L’indépendance de l’armée par rapport au Hezbollah, Washington accusant régulièrement la milice de s’infiltrer dans les institutions libanaises.
  • La transparence des dépenses : Les États-Unis veulent s’assurer que leur aide ne bénéficie qu’à l’armée et non à des acteurs politiques jugés hostiles à leurs intérêts.
  • Des résultats concrets en matière de sécurité : Washington pourrait demander une action plus ferme contre des groupes terroristes et une meilleure sécurisation des frontières.

La réaction du Liban face à ces annonces contradictoires

De son côté, le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Raji, a remercié les États-Unis pour leur soutien, tout en insistant sur l’importance de cette aide pour le maintien de la stabilité du pays. Cette déclaration intervient dans un contexte où l’armée libanaise fait face à des défis majeurs, notamment les tensions à la frontière sud et les crises économiques qui affectent son fonctionnement.

Toutefois, l’incertitude demeure quant à la continuité réelle de l’aide américaine. Si la suspension annoncée par Trump venait à être appliquée, cela pourrait fragiliser l’armée libanaise et contraindre Beyrouth à chercher d’autres sources de financement, notamment auprès de la France, de l’Union européenne ou même de pays du Golfe.

Quel avenir pour l’aide militaire américaine au Liban ?

Malgré l’assurance donnée par l’ambassadrice américaine, la décision finale appartient toujours à la Maison-Blanche. Si Donald Trump insiste sur une suspension de l’aide tant que ses conditions ne sont pas remplies, le Liban pourrait se retrouver en difficulté, notamment pour l’entretien de ses équipements militaires et la formation de ses troupes.

L’administration américaine devra également composer avec les intérêts du Congrès, où plusieurs voix plaident en faveur d’un maintien de l’assistance à l’armée libanaise, considérée comme un rempart contre l’expansion de l’Iran et du Hezbollah.

Dans les semaines à venir, il sera crucial d’observer si les financements promis seront réellement débloqués ou si les déclarations de l’ambassadrice resteront de simples promesses diplomatiques. Dans un contexte de tensions croissantes au Moyen-Orient, l’attitude de Washington vis-à-vis du Liban pourrait avoir des conséquences majeures sur l’équilibre régional.

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Newsdesk Libnanews
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