Aucun compromis ne sera effectué pour démettre le juge Tarek Bitar en charge de l’enquête concernant l’explosion du Port de Beyrouth, indiquent des sources proches de la présidence de la république, qui soulignent qu’aucun chantage ne pourrait aboutir pour réactiver le conseil des ministres.

Ces sources faisaient allusion à des rumeurs faisant état d’un compromis visant à écarter le juge Souhail Abboud du Conseil suprême de la Magistrature qui avait statué sur son incompétence dans les recours présentés par les proches du président de la chambre Nabih Berri et d’autres anciens ministres.

Nabih Berri aurait estimé que la mise en examen de l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil et de l’ancien ministre des travaux publics, Ghazi Zoaiter, le visait personnellement et aurait accusé le juge Tarek Bitar d’instrumentaliser son enquête. Soutenu par les ministres du Hezbollah, les ministres du mouvement Amal avaient annoncé leur boycott des réunions du gouvernement Mikati III, début novembre, exigeant le dessaisissement du juge au profit de la haute cour de justice en charge de juger les anciens et actuels présidents de la république, premiers ministres et ministres au grand damn des familles des victimes qui redoutent que cette instance, composée à moitié de députés et dont la décision doit être prise à l’unanimité n’enterre le dossier.

Pour sa part, un compromis évoqué serait également de démettre le procureur de la république, le juge Ghassan Oweidat, proche du courant du futur et beau-frère de Ghazi Zoaiter et le procureur financier, le juge Ibrahim Ali, également proche du mouvement Amal. Côté financier, Baabda obtiendrait également la tête du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, même si celui-ci serait soutenu par le président de la chambre Nabih Berri, par l’ancien premier ministre Saad Hariri et par l’ancien député Walid Joumblatt ainsi que le patriarche maronite Béchara Boutros Rahi. Pour l’heure, concernant Riad Salamé, le premier ministre Najib Mikati refuserait de se prononcer au sujet de sa possible démission, même s’il chercherait à trouver des alternatives à lui.

Cette information intervient alors que le conseil constitutionnel devrait statuer d’ici demain sur le recours présenté par le courant patriotique libre concernant la date des élections législatives à venir et le quorum nécessaire pour son adoption. Pour rappel, le président de la chambre aurait ainsi fait avaliser la tenue des élections en mars prochain avec seulement 55 députés présents au lieu de 65 comme estime le CPL être spécifié par la constitution libanaise.

Cependant, des sources proches du président de la chambre indiquent que cette proposition se heurte pour l’heure au refus de Nabih Berri de faire démettre le procureur financier, celui-ci ayant jusqu’à présent protégé les banques ou encore le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé dont la tête est également demandée par le chef de l’état après réception par la justice libanaise des résultats de l’enquête menée en Suisse contre lui et ses proches pour blanchiment et détournements de fonds.

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