Le FMI a conclu une nouvelle mission économique au Liban sur une note positive en dépit d’une situation économique globale toujours fragile. Le FMI a noté les projets significatifs accomplis ces derniers mois , notamment avec l’adoption d’un premier budget public depuis 12 ans.

Situation fragile notamment en raison d’un déficit public toujours en hausse à 20% du PIB  et une dette publique  atteignant désormais 150 du PIB. Ces 2 facteurs incitent désormais à des réformes urgentes.

Le FMI déplore ainsi que la croissance économique reste basse. Elle serait estimée entre 1 à 1.5% en 2017 et 2018, alors que les secteurs clés ne se sont toujours pas remis de la crise économique. La BDL aurait précisée que les prix de l’immobilier auraient officiellement baissé de 10% en 2017. Les taux d’inflations ont atteint 5% toujours en 2017 en raison de la hausse des marchandises importées, notamment des produits pétroliers et de devise américaine plus faible.

La situation fiscale reste difficile en raison notamment des risques posés par la hausse des salaires dans la fonction publique entrainant une hausse des déficits. Le FMI note également que les déficits de la balance commerciale demeure large et persistante.

L’organisation note également que la BDL continue une politique financière non conventionnelle notamment en offrant de larges facilités aux banques commerciales d’investir dans des produits de la Banque centrale libellés en dollars. Cette exposition supplémentaire des banques auprès de la BDL permet à cette dernière d’augmenter ses réserves en devises étrangères et le capital des banques mais également a un cout sur la balance et est régressive.

Au mieux, le FMI note que la croissance économique pourrait atteindre 3% et indique s’attendre à ce que les déficits publics atteignent 180% du PIB d’ici 2023.

De plus, l’économie libanaise reste impactée par la situation syrienne. Le Liban pourrait ainsi bénéficier d’une résolution rapide de la crise syrienne mais cela pourrait ne pas se révéler suffisant.
De même de nouvelles tensions régionales ou des incidents sécuritaires voir une nouvelle hausse des prix pétroliers pourraient aggraver la situation économique.

Selon l’organisation, les conférences d’aide internationale dont la conférence Paris IV constituent une opportunité pour engager un dialogue public en faveur de la stabilité macroéconomique et en faveur des réformes économiques structurelles permettant la hausse des taux de croissance et la création d’emplois.

Le FMI recommence ainsi l’adoption d’une nouvelle politique fiscale pour stabiliser la dette publique. Aussi, les investissements publics devraient aussi être ajustés et mis e place après un renforcement des systèmes de gestion de ls fonds de l’état.
Les risques financiers devraient être contenus y compris au niveau des institutions financières et des banques avec le renforcement de la qualité des crédits et la compétitivité de l’économie libanaise devrait également être renforcée par une politique de croissance continue et de gains compétitifs. Cela inclus une réforme du secteur de production d’électricité et de lutte contre la corruption qui devrait être effective.

Le Liban a émergé de la crise politique de novembre mais les risques demeurent, notamment avec l’augmentation de 2 à 3 % des taux de prêts interbancaires par rapport à ceux précédant la crise.

Les autorités publiques souhaitent lancer un grand plan d’investissement pour un montant de 16 milliards de dollars durant les 10 prochaines années via un financement par la Banque Mondiale, des partenariats publics/privés et d’autres outils financiers. Ce plan devrait être présenté au cours des conférences d’aide au Liban.

Parmi les recommandations du FMI, la mise en place d’une politique économique soutenable notamment avec une meilleure gestion de la dette publique. Cela ne peut se faire que par une série de réformes fiscales.

Selon l’organisation, les déficits budgétaires publics devraient être maintenus dans une limite de 10%du PIB

Le plan d’investissement de 16 milliards de dollars pourrait avoir des effets bénéfiques sur la croissance économique mais doit être appliqué en parallèle de réformes fiscales et structurelles.

Un nouveau budget devrait être adopté avec une augmentation de la TVA, la mise en place de la taxe sur les produits pétroliers qui avait été annulée en 2012 ou encore l’élimination des subventions aux prix de l’électricité.

Assez critique de la politique monétaire de la BDL et de son impact sur la vulnérabilité des établissements bancaires, le FMI note que l’augmentation des taux d’inflation pose des risques à ces derniers. Ces risques sont également renforcés par la décélération des taux de croissances et par l’exposition de ces dernières à la crise immobilière.

Le nombre de prêts non performants aurait ainsi augmenté.

Le FMI appelle la BDL à adopter une politique monétaire plus conventionnelle pour gérer les taux d’interêt que de recourir à des opérations financières.

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