La juge Ghada Aoun perquisitionne une société de transport de fonds

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La juge Ghada Aoun a perquisitionné ce mercredi après-midi, le siège de la société de transport de Fonds Prosec qu’elle accuse de ne pas lui avoir transmis les documents nécessaires à son enquête.

La juge Ghada Aoun a, par ailleurs, reçu le soutien de la commission internationale des juristes section Moyen-Orient et Afrique du Nord dans son bras-de-fer avec le procureur Ghassan Oweidat qui a décidé de lui retirer l’enquête concernant le scandale de la manipulation du cours de la livre libanaise ouverte en mars 2020.

La magistrate a, à plusieurs reprises, perquisitionné les bureaux d’un des principaux agents de change au Liban, dénommé Mecataf en dépit d’une demande du procureur de la république Ghassan Oweidat de suspendre son travail après avoir désigné un nouveau magistrat.

Le directeur des opérations monétaires de la Banque du Liban Mazen Hamdan avait été arrêté en mai 2020 par les autorités judiciaires en compagnie de responsables du syndicat des agents de change qui avaient alors accusés le gouverneur de la Banque du Liban de complicité. Mazen Hamdan était alors accusé d’avoir mené des opérations pour le compte de la BDL retirant des dollars du marché au lieu d’en injecter pour tenter de faire baisser la pression sur la Livre Libanaise. Egalement, la directrice de la commission de contrôle bancaire, Maya Dabbagh a été mise en examen pour des motifs similaires dans ce même dossier. 

La magistrate avait déjà demandé, à plusieurs reprises depuis, d’entendre le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé lui-même dans le cadre de cette affaire, ce qu’il refuse. 

Une affaire qui prend une tournure politique 

Le gouverneur de la Banque du Liban, considéré comme un proche de la famille Hariri puisque arrivé à la tête de la Banque Centrale en même temps que l’accession au poste de premier ministre de Rafic Hariri, père de Saad Hariri, en 1993, est très largement critiqué pour les opérations d’ingénierie financière conduites ces dernières années et qui auraient aggravé la crise financière actuelle. Il est également accusé par la justice suisse pour détournement de fonds publics. Celle-ci a d’ailleurs annoncé le gel de ses avoirs.

Celle-ci enquêterait également sur plusieurs dossiers sensibles mettant en cause un ancien premier ministre Nagib Mikati, des anciens ministres ou encore le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, également un proche de Saad Hariri.

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