Le Palais Présidentiel de Baabda. Source Photo: Facebook
Le Palais Présidentiel de Baabda. Source Photo: Facebook

Depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022, le Liban navigue sans président, témoignant d’une crise politique profonde qui souligne les divisions persistantes et le jeu complexe des forces à l’intérieur du pays ainsi qu’au niveau international. Cette absence prolongée de leadership à la tête de l’État, qui dure depuis plusieurs mois, plonge le pays dans une incertitude croissante, exacerbant une situation économique et sociale déjà désastreuse. Dans ce contexte tumultueux, les manœuvres politiques autour de l’élection présidentielle se multiplient, révélant à la fois les ambitions des différents acteurs et les obstacles substantiels à la concrétisation d’un consensus.

Un Pays à la Recherche de Son Président

L’initiative, évoquée récemment, menée par le groupe des 5 pays menant une médiation pour trouver une issue à la crise politique, illustre la volonté de certains acteurs d’internationaliser la recherche d’une solution, ou tout au moins de gagner du temps. Cependant, les cercles parlementaires semblent indiquer que malgré ces mouvements, peu de progrès ont été réalisés vers une équinodence présidentielle, avec une absence notable de nouveau développement significatif. Les positions restent figées, les consultations continues ne menant à aucune modification officielle des stances des différents blocs.

L’état d’anticipation qui prévaut dans les milieux politiques reflète une attente de nouvelles données, tant locales qu’internationales, susceptibles d’influencer la scène politique. La position américaine, notamment concernant la troisième option dans le dossier présidentiel, est observée de près, traduisant l’importance des influences externes dans le processus électoral libanais.

L’Initiative de Modération Nationale et les Jeux d’Alliances

L’initiative lancée par le bloc de la Modération Nationale, sous l’égide du Président du Parlement Nabih Berri, apparaît comme un effort notable pour débloquer la situation. Berri, en dépit des accusations d’obstruction, s’est posé en médiateur, prêt à organiser des sessions électorales ouvertes. Cet effort, toutefois, se heurte à la réalité d’un pays profondément divisé, où ni Hezbollah ni ses opposants ne détiennent la majorité nécessaire à l’élection d’un président.

Les récents développements, notamment l’intersection des intérêts de Berri avec ceux de Jebran Bassil concernant la nomination de Georges Khoury comme candidat potentiel, témoignent des tentatives de trouver un terrain d’entente au-delà des clivages traditionnels. Khoury, ancien ambassadeur du Liban au Vatican et figure respectée dans divers cercles, pourrait représenter une option de compromis acceptable pour un large éventail d’acteurs politiques.

Conflits Internes et Pressions Externes

Le contexte actuel est également marqué par des conflits internes exacerbés, en particulier entre le Premier ministre et Gebran Bassil, reflétant des luttes de pouvoir qui s’étendent au sein de l’establishment militaire. Ces conflits, loin d’être isolés, influencent directement la viabilité des candidatures présidentielles et la capacité du pays à avancer vers une solution consensuelle.

La pression exercée par les ambassadeurs arabes et étrangers, exprimant leur frustration face à la procrastination dans la gestion du processus électoral, souligne l’attente internationale d’une avancée. Les préoccupations concernant l’influence du Hezbollah et les implications d’une éventuelle modification du système politique libanais, ce que certains diplomates de pays arabes estiment en être l’objectif, révèlent la complexité des enjeux en présence, qui dépassent largement les frontières du pays.

Newsdesk Libnanews
Libnanews est un site d'informations en français sur le Liban né d'une initiative citoyenne et présent sur la toile depuis 2006. Notre site est un média citoyen basé à l’étranger, et formé uniquement de jeunes bénévoles de divers horizons politiques, œuvrant ensemble pour la promotion d’une information factuelle neutre, refusant tout financement d’un parti quelconque, pour préserver sa crédibilité dans le secteur de l’information.

Un commentaire?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.