Nous sommes tous des enfants de la guerre. Nous avons vécu les conflits les uns après les autres.

Evacués 2 fois, l’une durant l’invasion israélienne du Liban en 1982 et l’autre fois le 17 juillet 2006, nous avons aussi été témoins de massacres.

Comment oublier l’image du bébé tenu par un soldat de la FINUL décapité par l’explosion d’une bombe israélienne lors du massacre de Qana en 1996?

Comment oublier les images des massacres qui ont eu lieu dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila, dans la ville chrétienne de Damour par les palestiniens liés à la Saïka?

Comment oublier les images de chaque massacre qui continuent à nous hanter depuis notre enfance passée durant la guerre civile du Liban jusqu’à aujourd’hui?

Comment oublier chaque attentat qui faisait des centaines de morts dont on échappait parfois à 5 minutes près… Comment oublier le fracas plus ou moins lointain des bombes et de ces âmes qui s’envolaient vers de nouveaux cieux avec l’espérance de ne plus souffrir.

Et la liste des massacres qu’ils aient été commis par les israéliens, les syriens, les palestiniens et même les libanais pour le Liban serait longue et fastidieuse mais l’élément commun était celui du cycle de la violence, de la recherche de la vengeance et des représailles. Ce cycle dont on doit échapper quelqu’en soit le prix.

Les images aujourd’hui des massacres en Israël sont terribles alors qu’on évoque pudiquement le cas de massacres d’enfants israéliens dont certains auraient été décapités et que les images des bombardements de Tsahal sur Gaza suggèrent aussi un bilan qui ne saurait qu’être lourd notamment pour les enfants qui, s’ils n’ont pas été blessés dans leurs chairs, le seront dans leurs âmes. Nous parlons, comme enfants de la guerre, en connaissance de cause.

Nous l’avons en effet tous vécu durant notre vie, même si les réseaux sociaux n’existaient pas encore. Nous avons tous entendu les cris des victimes. Nous avons été témoins des actes de torture, nous avons vu les bombardements, terrés dans les abris de fortune.

Nous sommes des enfants de la guerre et notre mission doit être celle d’être des soldats de la Paix.

Certaines victimes sont aujourd’hui des bourreaux et les bourreaux sont devenus des victimes. Il faut arrêter cette loi du Talion, dent pour dent, oeil pour oeil ne font que produire et reproduire et même exacerber la violence.

De même, il a toujours été inadmissible de s’attaquer à des enfants, à ces innocents qu’ils soient de part et d’autres qui sont ceux qui doivent arrêter cette reproduction du schéma qui amène à plus de massacres et plus de souffrances.

Tuer des enfants qu’ils soient en Israël, au Liban ou en Palestine revient à tuer encore plus l’idée même de la Paix.

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