Peut-on dire que la situation  actuelle au Liban est un acte de Révolution? Pour répondre à cette question, il serait bon de définir les contours de cette dernière. La Révolution désigne une période de bouleversements sociaux et politiques de grande envergure.

Les bouleversements sociaux supposent la séparation des communautés religieuses des affaires de l’État. La question ne s’est pas encore posée d’une façon claire et précise. Tous les manifestants sont-ils d’accord pour constituer un État de droit loin de toute ingérence des hommes de religion de tous bords ? J’en doute. Acceptent-ils l’instauration du mariage civil par exemple ? Ne sont-ils pas prisonniers de leurs contradictions ? Chacun d’eux est un révolutionnaire à sa façon. Nous avons autant de révolutionnaires que de manifestants sur le terrain. 

Quant aux bouleversements politiques, personne n’envisage d’en parler. Les manifestants n’abordent aucun changement de la constitution du pays. Ils proposent la formation d’un gouvernement de transition qui prépare la tenue de nouvelles élections législatives sous la même loi électorale qui pourrait ramener au pouvoir les mêmes puissances qui se partagent le Parlement. Un changement de la constitution serait fondé sur un nouveau partage des pouvoirs publics tout en respectant les droits de chaque communauté religieuse selon le nombre de ses adhérents. L’instauration d’un État laïc ne fait pas partie du calcul de certains groupes de manifestants. 

Nos Révolutionnaires ne sont en fait que des Réformistes qui veulent apporter quelques changements au système politique en vigueur au Liban. Ils veulent manifester pacifiquement pour atteindre leurs objectifs. Cette manière civilisée d’apporter des réformes au système politique a fait  ses preuves avec Mohandas Karamchand Gandhi. Ce dirigeant politique, important guide spirituel de l’Inde, a préféré la non-violence à  la violence pour obtenir l’indépendance de son pays. Nos réformistes pourraient atteindre leurs objectifs de la même façon que Ghandi a atteint les siens. Je suis pour cette façon d’agir. 

L’utilisation de la violence peut mener la “révolution” à sa perdition. Personne ne peut expliquer cet acharnement contre les propriétés privées et publiques. Les saccages sont le fait d’une cinquième colonne qui ne cherchent qu’à appauvrir davantage les Libanais. Les crises économique et financière n’épargnent personne. Qui pourrait aider les propriétaires de certaines entreprises à réparer la destruction de leurs biens ? Sûrement pas l’État qui est au bord de la faillite. Quant aux propriétaires, ils n’ont plus les moyens de le faire ou s’ils en ont les moyens, ils préfèrent fermer boutique en attendant une situation sécuritaire meilleure.

 Qui  pourrait profiter de cet état de fait ? A mon avis, il s’agirait d’agents à la solde de services secrets israéliens ou à  la solde de certains services secrets de pays étrangers qui veulent détruire coûte  que coûte le Liban. Certains comportements d’une violence inouïe nous rappellent par exemple  ceux de la révolution bolchévique qui a vu l’installation du communisme en Union Soviétique.

Je demande à nos réformistes de faire le ménage dans leurs rangs pour ne pas devenir prisonniers de certains comportements qui mèneraient inéluctablement à la perdition de leur mouvement qui nous tient à cœur. Cette chance d’apporter des changements au système politique du Liban ne se présentera qu’une fois. Il faut savoir la saisir sinon tous nos rêves seront brisés à jamais. 

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