L’ancien député Walid Joumblatt s’est rendu ce soir au Palais d’Ein Tineh pour y rencontrer le Président de la Chambre Nabih Berri, en compagnie de son fils Taymour et de l’ancien Ministre Ghazi Aridi. Egalement était présent l’ancien Ministre des Finances, Ali Hassan Khalil.

L’ancien député a ainsi appelé à la poursuite du dialogue en dépit “de la difficulté et de la dureté des conditions économiques et financières” au lendemain des incidents qui ont opposés sympathisants du Courant du Futur, Forces Libanaises et Parti Kataëb avec ceux du Hezbollah et du mouvement Amal en raison d’insultes à la femme du Prophète, Aisha.

Walid Joumblatt a estimé qu’il faille affronter les institutions internationales comme le Fonds Monétaire International (FMI) et Banque Mondiale pour améliorer “les conditions internes” décrites comme complexe.

Le Liban a entamé, il y a 1 mois, des négociations importantes avec le Fonds Monétaire International auquel le Liban demande une aide de 10 milliards de dollars pour faire face à la crise économique. En cas d’échec des négociations, les experts financiers craignent une dévaluation incontrôlée de la Livre Libanaise face au dollar ainsi qu’une faillite généralisée du secteur financier déjà confronté à d’importantes pertes économiques.

Aussi, les risques de dissensions et de crises politiques pourraient aboutir à un échec des négociations en cours, craignent les spécialistes, en raison des risques de voir la crise politique empêcher la mise en place des réformes économiques pourtant nécessaires face à la situation actuelle et qui constituent des conditions préalables à l’aide du FMI.

L’ancien parlementaire a dénoncé les incidents du centre-ville, “qui n’est pas la scène que nous avons vu le 17 octobre 2019”, allusion aux premières manifestations qui appelaient au retrait de la classe politique actuelle accusée de corruption et d’avoir mené le Liban à la quasi-faillite.

“Avec le Président Berri, nous gagnons toujours. Il a le pouvoir de poursuivre le dialogue dans la ténacité face à l’avenir”, a-t-il conclu.

Walid Joumblatt a également rencontré l’ancien Premier Ministre Saad Hariri dans son palais situé dans le quartier de Clémenceau à Beyrouth après sa rencontre avec le Président de la Chambre. Les 2 hommes ont abordé la situation actuelle suite la situation induite par les incidents de samedi.

Certaines sources indiquent que le dirigeant druze tente de désamorcer les tensions entre sunnites et chiites suite aux incidents de samedi.

Des incidents qui rappellent les heures sombres de la guerre civile

À l’origine de ces incidents, des slogans hostiles au secrétaire général du Hezbollah et à la femme du prophète Mohammed, figure sacrée de la communauté chiite auxquels ont répondu les sympathisants des 2 partis par des slogans en sa faveur et “chiite, chiite, chiite”. Faits aggravants, ces provocations auraient été principalement dû fait de personnes appartenant à la communauté sunnite, indiquent des témoins sur place. 

Les incidents se sont ensuite poursuivies dans les rues de Beyrouth, notamment à la corniche Mazraa au niveau de la Mosquée Gamal Abdel Nasser, du quartier de Tarik Jadideh où de nombreux coups de feux ont été entendus mais également entre le quartier d’Ein Remmeneh avec la présence de jeunes des Forces Libanaises et de Chiyah, où sont présents Hezbollah et Amal. Le quartier avait été déjà le témoin des premiers incidents de la guerre civile de 1975 à 1990. 

Ce matin déjà, le Président de la chambre avait dénoncé ainsi des incidents à caractère sectaire et religieux, maudissant ceux qui réveillent ce type de tension. Le Président de la chambre condamne les insultes aux lieux saints, aux symboles et aux lieux sacrés islamiques et chrétiens, mais également les insultes qui auraient été formulées par certains membres de la communauté sunnite à la femme du prophète, Aisha. 

De même, les autorités religieuses chiites et sunnites ont dénoncé les incidents. Dar el Fatwa a ainsi appelé ce matin au calme et a mis en garde contre le piège de la sédition sectaire et religieux. La plus haute autorité sunnite a également dénoncé les insultes à l’épouse du Prophète, estimant que ses auteurs ignorent la véritable valeur de l’islam.

Le Président du Conseil Supérieur Chiite, l’Imam Amir Qabalan a également condamné les insultes estimant qu’il s’agit d’une tentative suspicieuse pour mener à la sédition et ainsi nuire à l’unité nationale et religieuse.

L’ancien Premier Ministre Saad Hariri a souligné l’appel au calme des 2 plus hautes autorités religieuses musulmanes, appelant au calme et à ne pas menacer la paix civile, tout comme le Hezbollah qui a dénoncé tout acte visant à diviser la communauté musulmane et amener à des tensions sectaires.

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