Le ministre des finances du gouvernement de Hassan Diab. Crédit Photo: Dalati & Nohra
Le ministre des finances du gouvernement de Hassan Diab. Crédit Photo: Dalati & Nohra

À l’issue du conseil des ministres, le Ministre des Finances, Ghazi Wazni a indiqué que le plan face à la crise économique devrait suivre normalement les recommandations du FMI, une chose attendue et un préalable à l’aide économique que devrait fournir cette institution au Liban.

Le ministre a indiqué que l’économie libanaise nécessiterait entre 25 à 30 milliards de dollars d’aide internationale à verser ces prochaines années, en raison de la dégradation de la situation économique. Il s’agira, selon Ghazi Wazni, de ne pas également nuire aux classes sociales les plus déshéritées et une entente politique pour éviter l’augmentation des taxes ou encore la privatisation d’entreprises publiques. Le ministre des finances a écarté pour l’heure également, une dévaluation de la livre libanaise en dépit du fait qu’elle ait perdu déjà plus de 80% entre parité officielle et parité des marchés parallèles.

Cela dépend de la capacité du Liban à améliorer les finances publiques, la dette, la situation du secteur bancaire et les entrées de capitaux qui en découleront.

Pour l’heure, les recommandations du FMI ne sont pas encore officielles, l’institution n’ayant pas dévoilé son rapport.

Les experts notent ainsi que le Liban devrait prochainement adresser une lettre d’intention au Fonds Monétaire International (FMI), afin que ce dernier débloque une aide économique au pays des cèdres qui vient de se déclarer en état de défaut de paiement, la semaine dernière, après avoir échoué à rembourser 1.2 milliards de dollars d’Eurobonds arrivés à échéance le 9 mars prochain.

Cette aide est également jugée nécessaire pour aider les autorités libanaises dans les négociations à venir avec les fonds vautours qui ont désormais droit de véto, ayant dernièrement acquis d’importants volumes d’obligations internationales à des banques libanaises.

Ces propos interviennent en dépit de l’opposition de certains partis politiques, et notamment du numéro 2 du Hezbollah, alors que d’autres partis et dirigeants comme le Président de la Chambre qui rejetait précédemment l’aide du FMI jusqu’à s’en raviser depuis, qui estiment qu’un plan du FMI serait trop dur pour certaines catégories sociales, puisque généralement incluant une dévaluation, une restructuration de l’importante dette publique qui reste officiellement estimée à 166% du PIB alors que certains l’évaluent à 208% du PIB en raison du recul important de ce dernier, passé de 55 milliards de dollars en 2018 à 44 milliards en 2019, ou encore un possible haircut ou décote des comptes bancaires dépassant une certaine somme.

Une restructuration du secteur financier – public et privé – pourrait également s’avérer être nécessaire, le FMI ayant par le passé souvent critiqué la politique de la Banque du Liban qui a maintenu la parité entre livre libanaise et dollar, avec des conséquences importantes sur le marché de l’emploi ou encore les fameuses opérations d’ingénierie financières entre 2016 et 2018, en faveur des banques privées.

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