Sur les 2 châteaux que possède la ville de Saïda, ville située à 40 km au Sud de la capitale, le Château de la Mer est le plus connu. Il figurait par exemple, sur le recto des billets d’une Livre Libanaise des années 1950 puis de vingt-cinq Livres Libanaises dans les années 1970.

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Forteresse croisée, dont le gros oeuvre sera mis en place sur une quasi île entre 1227 et 1228, en l’espace d’une seule année, le Château de la Mer de Saïda constituait une des principales défenses de la ville à cette époque avec, au sud, le Château de St Louis ou Château de la Terre, quant à lui situé sur l’ancien tell de la ville. 

Prise en 1111 par les Croisés sous le règne de Baudouin, roi de Jérusalem, et avec l’aide de la flotte norvégienne de Sigurd Ier, elle sera accordée en fief au Baron Eustache Granier ou Garnier seigneur de Césarée. Ses descendants conserveront cette seigneurie jusqu’en 1260, date à laquelle, la ville sera mise à sac par les Mongols en 1260. Elle repassera sous le contrôle des Templiers la même année puis sera définitivement prise par le Sultanat mamelouk en 1291.

C’est durant ce laps de temps que sera décidée la construction d’un château capable à la fois de protéger par le Nord, le port et vieille ville, elle-même, complétant ainsi le dispositif défensif.

Un château construit avec la réutilisation de pierres antiques

On accède au château par un pont de pierre contemporain. Dans les eaux plutôt claires, on remarquera parfois des futs de colonnes antiques qui restent immergés.

En effet, l’édifice fut bâti à l’aide de matériaux de ré-emploi provenant de ruines, probablement celles d’un temple phénicien qui occupait précédemment les lieux, notent les experts, comme en témoignent les futs des colonnes insérés dans les murs de son enceinte et de ses soubassements.

Le Château de la Mer se présente ainsi une muraille, côté terre.

En son milieu, la porte-d’entrée du Château, surmontée d’une sorte de bas-relief, présentant de chaque côté, un lion et en son centre des chasseurs armés de lance. Il pourrait s’agir d’une scène de chasse au lion, telle qu’on la pratiquait à l’époque des croisades.

De l’époque croisée, subsistent outre ces murs, la tour du donjon dans laquelle se trouve une immense salle des gardes dont les murs sont percés des meurtrières et plus précisément de nombreuses archières.

Les soubassements du donjon gauche sont également d’époque croisée. Cependant, cette partie sera reconstruite suite à la chute de Saida qui passe entre les mains des Mamelouks en 1291 et où se trouve une petite Mosquée. En effet, la population de la ville sera, dès lors, principalement musulmane.

De l’ancienne église des croisés, seul subsiste un mur qui est aujourd’hui intégré à cette Mosquée.

Entre les 2 donjons, une cour est présente.

Le château a été endommagé en 1840 par les bombardements de la flotte britannique.

Positionné de manière stratégique, ce Château permet de contrôler, à la fois, le port de la ville de Saïda mais également offre une vue sur la ville elle-même et ses souks.

Pour s’y rendre

Les choses à faire à proximité

Déjeuner au rest-house de Saïda. Ce restaurant, de style plutôt local est situé à proximité immédiate du Château. Il présente une cuisine orientale.

Visiter les vieux souks de la ville, une ville pleine de charme et un goût d’Orient.

Et aussi se rendre au Musée du Savon situé au sein du Palais Audi et au Palais Debbanneh.

Aussi, voir le Khan al Franj, ancien consulat de France quand la ville était la capitale économique de l’Emirat du Mont Liban durant de Fakreddine, restauré il y a une dizaine d’année et qui héberge aujourd’hui, l’Institut Français de Saïda.

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