L’Union européenne récompense trois journalistes de Syrie et d’Egypte, lauréats de l’édition 2016

La Délégation de l’Union européenne au Liban a organisé le 2 juin, en collaboration avec la Fondation Samir Kassir, la cérémonie du Prix Samir Kassir pour la liberté de la presse, 11 ans après l’assassinat du journaliste Samir Kassir.

Les lauréats de l’édition 2016 :

– Dans la catégorie “Article d’opinion” : Maher Massoud (Syrien, né en 1977) dont les articles d’opinion ont été publiés par de nombreux journaux, magazines et sites arabes, est chercheur à l’Institut français du Proche-Orient (IFPO). Son article “Terre de parole”, publié par le site “Tloana Al-Horriyeh” le 8 mars 2016 constitue une promesse de non-retour au silence si longtemps imposé en Syrie, malgré les développements sanglants et l’échec de l’élan démocratique.

– Dans la catégorie “Article d’investigation” : Mohammad Tarek (Egyptien, né en 1989) est journaliste au quotidien égyptien “Al-Masry Al-Youm”. Son article “Empan et poignée”, publié par “Al-Masry Al-Youm” le 21 février 2016 est une description détaillée des centres de détention en Egypte et de la souffrance des détenus et de leurs familles.

– Dans la catégorie “Reportage audiovisuel” : Matar Ismaïl (Syrien, né en 1988) a couvert les développements en Syrie depuis le début du soulèvement en mars 2011. Il est correspondant de la chaîne “Al-An” depuis 2003. Son film intitulé “Amour en état de siège”, produit par Bidayyat et diffusé sur les sites Ana Press et “Al-Modon” le 27 décembre 2015 relate le quotidien d’une famille syrienne tentant de survivre, en état de siège, au sud de Damas.

Le Prix Samir Kassir pour la liberté de la presse, financé par l’Union européenne, récompense des journalistes qui se sont distingués par la qualité de leur travail et pour leur engagement en faveur de la démocratie et de l’Etat de droit. Organisé tous les ans depuis 2006,le Prix rend hommage au journaliste libanais Samir Kassir, assassiné le 2 juin 2005 à Beyrouth. Le concours est ouvert aux journalistes des Pays d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et du Golfe. Cette année, 259 candidatures ont été reçues, ce qui porte le nombre total des participants depuis la création du prix à plus de 1750. Le prix dans chacune des trois catégories est de 10 000 €.

La Chef de la Délégation de l’Union européenne, l’Ambassadeur Christina Lassen, a souligné que “c’est la liberté d’expression et en particulier la liberté de la presse qui était chère au cœur de Samir Kassir, comme elle est chère aux valeurs et aux principes de la Union européenne”. Selon l’Ambassadeur Lassen “la 11e édition du Prix Samir Kassir est dédiée à tous les journalistes qui font un travail courageux et remarquable au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans le Golfe – risquant parfois leur vie dans l’exercice de leur profession.”

Gisèle Khoury, présidente de la Fondation Samir Kassir, a assuré que “la révolution dont les bases ont été jetées par Samir Kassir, par ses écrits et sa pensée ne s’arrête pas aux portes des despotes et des tyrans ou bien face à des lois édictées sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme. Elle vit dans les esprits, les cœurs, les yeux et les plumes de tous ceux qui croient en elle, partout dans le monde, tel que le prouve le nombre impressionnant de candidatures au Prix cette année.”

Comme tous les ans, un jury indépendant a départagé les candidats. Il était composé de sept professionnels des médias d’Europe et du Moyen-Orient: Khalil Abdallah (Palestine), photojournaliste à CNN ; Frédéric Domont (France), PDG de la société Médian et ancien grand reporter à RFI ; Fatemah Farag (Egypte), fondatrice de Welad Elbalad Media Services et ancienne rédactrice en chef d’Egypt Independent ; Sanaa Al-Jack (Liban), éditorialiste et formatrice en journalisme et développement des médias ; Natalie Nougayrède (France), éditorialiste au Guardian et ancienne directrice du Monde ; Alberto Toscano (Italie), président du Club de la presse européenne ; et Michael Young (Liban), éditorialiste et rédacteur en chef du Centre Carnegie au Moyen Orient.

La cérémonie de remise des prix a été animée par Najat Charafeddine, journaliste à la Voix du Liban et à la chaîne de télévision Al-Araby.

Un commentaire?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.