Le frère du gouverneur de la Banque centrale du Liban aurait aidé à détourner des millions par le biais d’ une société écran

Raja Salamé, le frère du gouverneur de la Banque centrale du Liban, n’a pas assisté mardi à une audition devant une délégation de responsables européens, a déclaré une source judiciaire à The National.

Son avocat a présenté un rapport médical pour justifier son absence.

Il devait être interrogé en tant que suspect dans le cadre d’une enquête transfrontalière sur une série d’allégations de corruption contre son frère Riad Salamé.

Raja Salamé est soupçonné d’avoir aidé son frère à détourner plus de 330 millions de dollars de la banque centrale du Liban par le biais d’un contrat de courtage attribué à Forry Associates, une société qu’il possédait, à laquelle les banques payaient sans le savoir des commissions pour chaque instrument financier qu’elles achetaient à la banque centrale. .

L’argent aurait ensuite été acheminé vers l’Europe pour financer des propriétés luxueuses appartenant au gouverneur et à son entourage.

La délégation européenne, qui comprend des enquêteurs de France, d’Allemagne et du Luxembourg, devrait rester pendant 15 jours pour mener plusieurs auditions, a indiqué la source.

Ils devraient interroger Marianne Hoayek en tant que suspecte jeudi, a ajouté la source. L’ex-assistante et ancienne partenaire amoureuse de Riad Salamé aurait reçu une partie des fonds sur un compte bancaire en Suisse dans le cadre d’un prétendu stratagème de blanchiment d’argent.

Au moins cinq autres personnes du secteur bancaire et de la banque centrale doivent également être entendues comme témoins plus tard au cours de la visite.

La visite européenne s’inscrit dans le cadre de la Convention des Nations unies contre la corruption ratifiée par le Liban en 2009, qui réglemente la coopération internationale en matière pénale.

En vertu de l’accord, les juges étrangers n’ont pas la prérogative de contraindre un suspect ou un témoin à comparaître à une audience au Liban.

Il s’agit de la troisième visite des enquêteurs européens au Liban dans le cadre de l’affaire de détournement de fonds.

Ils ont interrogé Riad Salamé lors de leur dernière visite, ainsi qu’une dizaine de personnes du secteur financier. Il s’agit notamment du banquier libanais Marwan Kheireddine , qui a été inculpé en mars en France pour blanchiment aggravé présumé et participation à une association de malfaiteurs.

La justice française a convoqué Riad Salamé pour une nouvelle audience le 16 mai. Reuters a rapporté avoir informé le gouverneur de son intention de porter des accusations préliminaires de fraude et de blanchiment d’argent contre lui.

Frais au Liban

Riad et Raja Salamé, ainsi que Mme Hoayek , font également face à des accusations locales, notamment de blanchiment d’argent, de détournement de fonds et d’enrichissement illicite dans le cadre d’une enquête parallèle mais connexe ouverte au Liban.

Raja Salamé a été arrêté et inculpé de « complicité d’enrichissement illicite » l’année dernière au Liban. Il a été libéré sous caution pour un montant record de 100 milliards de livres libanaises (3,7 millions de dollars) après près de deux mois de détention.

Les deux frères ont nié tout acte répréhensible, Riad Salamé déclarant à plusieurs reprises qu’il n’avait reçu aucun fonds public sur ses comptes personnels.

Article écrit en anglais par Nada Maucourant Atallah et publié sur https://www.thenationalnews.com/mena/lebanon/2023/04/25/raja-salameh-fails-to-attend-hearing-with-european-investigators-in-corruption-inquiry/.

Nada Maucourant Atallah
Nada Maucourant Atallah est correspondante au bureau de Beyrouth de The National, un quotidien de langue anglaise publié aux Émirats arabes unis. Elle est une journaliste franco-libanaise avec cinq ans d'expérience au Liban. Elle a auparavant travaillé pour L'Orient-Le Jour, sa version anglaise L’Orient-Today et le journal d'investigation français Mediapart, avec un accent sur les enquêtes financières et politiques. Elle a également fait des reportages pour divers médias français tels que Le Monde Diplomatique et Madame Figaro.

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