La réunion tripartite entre Israël, Damas et la Russie est possible bien que non confirmée définitivement.
Elle s’inscrirait parfaitement dans le courant des changements qui ont été mis en place ces derniers mois.
Dans le domaine du possible, l’on peut comprendre la nouvelle orientation du boucher de Damas par le pragmatisme froid du dictateur qui, voulant conserver sa boucherie à tout prix car cela fait exactement dix années (2011 à 2021) qu’il y exerce ses talents à coups de barils explosifs et de tortures génocidaires, serait prêt à donner une tournure surprenante aux événements en suivant la règle générale de la paix avec Israël.

En effet.

Jusqu’avant l’œuvre magistrale du Président Trump secondé par Pompeo et son beau-fils (ça c’est du beau-fils ! Pas comme le guignol que l’on a au Liban), l’Iran et ses satellites d’Irak, de Syrie, du Liban et de Gaza, se croyaient soudés en un front unique avec pour principal ennemi, non pas Israël, mais les pays arabes sunnites qui ne s’étaient pas encore aplatis sous les pressions des Ayattolahs.
Or Trump a créé un nouveau front en facilitant le rapprochement de plusieurs pays arabes avec Israël jusqu’à conclure des traités de paix, inconcevables encore en début 2019. 
Trump a réalisé l’inconcevable.
Ainsi Israël devient l’allié commercial et politique objectif du Soudan, du Maroc, de l’Egypte, de la Jordanie, des Émirats Arabes Unis, du Bahreïn, et pratiquement du Qatar et de l’Arabie Saoudite. 
L’Iran et ses principaux satellites voient alors avec crainte s’ouvrir un deuxième front réel et actif sur leur arrière, celui d’israël. 
Tout cela en l’espace de quelques mois qui ont bouleversé les données militaires et politiques de ces dix dernières années où les Gardiens de la Révolution chiite faisaient la loi dans cette région du monde.
Assad a vu le vent tourner et, comme toute girouette digne de ce nom, il a compris qu’il fallait suivre la direction du vent dominant. 

La détermination d’Israël a empêcher son débordement par les milices iraniennes en Syrie et au Liban a fait réfléchir Bachar El Assad qui reste figé et démuni devant les centaines de raids aériens de l’aviation israélienne, et cela malgré tout l’armement sophistiqué qu’il ait pu acquérir avec le soutien financier perse.
L’année 2020 et ce début de 2021 ont vu une intensification des raids israéliens contre route base militaire où tout dépôt d’armes reliés à l’Iran. Toutes ces interventions de l’aviation israélienne sont imparables et destructrices. 

Quitte à contempler la destruction programmée de ses forces sans pouvoir réagir, Bachar s’est dit qu’il valait mieux peut-être négocier son impuissance en en faisant une condition de la négociation : faire sortir l’Iran de Syrie, puisque de toute façon Israël est en train d’expulser l’Iran de la Syrie tout en affaiblissant très sensiblement le réseau militaire du Hezbollah.
Et autant en profiter pour réclamer le financement par les négociateurs de sa dette colossale à l’Iran.

Devant la détermination non avouée mais évidente du régime des Mollahs à poursuivre leur programme nucléaire avec l’enrichissement croissant d’une part, et d’autre part, avec la détermination avouée et croissante d’Israël a empêcher à tout prix l’aboutissement de ce programme, notre ami Bachar s’est certainement dit que, puisque les dizaines de milliers de fusées ultra sophistiquées dont se vante les duodécimains n’ont eu aucun impact jusqu’à ce jour contre les raids en Syrie, alors peut-être qu’il serait plus sage de programmer un accord avec les anciens ennemis arabes et israéliens plutôt que de courir le risque certain de tout perdre tout en criant victoire.
Il ne faut jamais sous-estimer les dictateurs génocidaires : leur imagination est aussi fertile que leurs salles de torture. 

Mais leur manque de loyauté et de consistance est elle aussi fertile.
Assad peut très bien faire de mauvais calculs comme il en a fait autrefois avec Chirac, qui l’a traité de menteur (pour de meilleures raisons que celles de notre président fatigué envers Hariri désespéré). 
Il peut amorcer des négociations, comme il l’a déjà fait avec le naïf Obama avec les produits chimiques, aboutir à quelques avantages et se rétracter pour diverses raisons qu’il saura très bien inventer ou provoquer.

Wait and see. 

Issal Saleh

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