L'entrée principale de la Banque du Liban (BDL) Crédit Photo: Libnanews.com, tous droits réservés
L'entrée principale de la Banque du Liban (BDL) Crédit Photo: Libnanews.com, tous droits réservés

Parmi les mesures évoquées lors du sommet d’urgence économique de Baabda, la baisse des taux sur les dépôts en dollars et en livres libanaises serait à l’ordre du jour dès 2020. Cette baisse interviendrait via de nouveaux mécanismes actuellement en voie d’être précisés par la Banque du Liban (BDL) et sera effectué en étroite collaboration avec l’Association des Banques du Liban (ABL).

On ignore pour l’heure, si cette décision est liée ou non à un possible moratoire d’une hausse des taxes sur les profits bancaires dont il était précédemment question afin de juguler le déficit public qui atteindra plus de 154% du PIB en fin d’année. Cette mesure de hausse des taxes sur les profits avait été fortement décriées par les banques privées.

Ainsi, selon les informations actuelles, la banque du Liban pourrait publier dès cette semaine, une série de circulaires concernant les dépôts en devises étrangères, stipulant que le taux d’intérêt ne devrait pas dépasser 5.5% quelque soit le montant de ce dernier.
Pour rappel, précédemment, les taux d’intérêts atteignaient parfois même des taux de 12% à 14% sur les sommes dépassant le million de dollar. Ce mécanisme avait été mis en place indirectement par la Banque du Liban afin d’attirer des devises étrangères au sein du système financier libanais et ainsi renforcer les réserves monétaires de la Banque du Liban.

Egalement, la Banque du Liban avait permis aux banques privées, d’offrir de tels intérêts entre 2016 et 2018 via une ingénierie financière toutefois fortement critiquée par le Fonds Monétaire International ou encore la Banque Mondiale. Ainsi, la Banque du Liban aurait dépensé près de 24 milliards de dollars pour permettre aux banques privées de réaliser près de 16 milliards de dollars de profit durant ces années.

Par ailleurs, on estime à plus de 4 milliards de dollars, les sommes retirées des banques depuis septembre, dès que la crainte de voir la livre libanaise être dévaluée ait apparu. La Banque du Liban étudierait un mécanisme pour inciter la population à déposer ces sommes à nouveau au sein du système financier, alors que la pénurie de dollar sur le marché local continue à se faire ressentir, avec des taux de change auprès des changeurs de l’ordre de 2 200 LL/USD contre 1 511.5 LL/USD officiellement.

Face à la crise du dollar également, certaines études indiquent que le taux de dollarisation de l’économie a augmenté, notamment avec la demande de nombreux déposants de changer leurs livres libanaises contre des dollars.

Pour l’heure, le Liban reste confronté à de nombreux défis d’ordre économique, aggravés par l’absence d’un gouvernement.

Alors que les agences de notation internationales ont, à nouveau, dégradé les notes des émissions obligataires libanaises, un rapport de la banque d’affaire Bank of America Merril Lynch n’hésite pas à évoquer un possible défaut de paiement dès mars/avril 2020 et considère plusieurs scénarios pour y faire face dont un recours au FMI. Ce rapport note également que les banques libanaises nécessitent près de 20 milliards de dollars pour être recapitalisées et font également face au risque de défaut de l’état via les investissements qu’elles ont effectué ces dernières décennies.

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