Nimatullah Kassab Al-Hardini est un saint du Liban qui est né en 1808 à Hardine au Nord du Liban et qui est décédé en 1858 dans une famille qui comptera 6 enfants. Son père Girgis (Georges) Kassab de Hardine et sa mère Mariam Raad de Tannourine, localité située non loin. Ils le nommeront Youssef, forme arabisée de Joseph.

À Hardine, le futur saint passa ses premières années d’enfance entre les monastères et les ermitages de son village, à savoir St. Doumit, St. Georges. L’aspect religieux était déjà très présent au sein de sa famille avec un grand-père maternel Youssef Raad déjà prêtre du village de Tannourine.

Le village de Hardine, qui signifie : “pieux et dévot”, est d’ailleurs connu pour la dévotion particulière de ses habitants. Il compte en effet, 30 églises et monastères.

Avec 4 de ses frères et soeurs, le jeune Youssef s’orientera vers une vie religieuse.

Un choix de vie monastique déjà précoce

En 1828, alors tout juste âgé de 20 ans, le jeune Youssef intégrera l’Ordre Libanais Maronite, où se trouvait déjà un de ses frères, Élisée. Ces derniers étaient déjà présents non loin, par le monastère que le congrégation possédait alors à Houb.

Il y recevra le nom de Nimatullah ou “Grâce de Dieu”.

Nimatullah Kassab Al. Hardini. Source Photo: Wikipedia.org
Nimatullah Kassab Al. Hardini. Source Photo: Wikipedia.org

Désormais appelé Nimatullah Kassab Al-Hardini, le jeune moine ira d’abord au monastère de Saint Antoine à Qozhaya à proximité de la vallée sainte de Qadisha. Il y passera ses 2 premières années de noviciat. Sur place, une de ses tâches sera de se former à la vie communautaire et à certains travaux manuels comme la reliure des manuscrits des livres saints.

Mais c’est à partir du 14 nombre 1830, que le futur Saint rejoindra le monastère de Cyprien et de Saint Justine à Kfifane. Il y recevra des cours de philosophie et de théologie et y perfectionnera son don de travailler sur les reliures, tout en travaillant dans les champs appartenant à l’ordre.

Saint Hardini tombera malade. C’est alors que son supérieur le retire des travaux dans les champs pour lui demander de devenir le tailleur de sa communauté religieuse.

Nimatullah Kassab Al. Hardini, fondateur d’école et enseignant

Il finira par devenir prêtre en 1835, devient directeur du scolasticat et professeur de théologie morale jusqu’à ses dernières années. C’est, non-loin de là, au lieu-dit de Bhersaf, que Saint Hardini fondera une école dite “École sous le chêne” où les jeunes villageois apprendront gratuitement différentes matières dont la lecture et l’écriture.

Alors que le Liban traversera les périodes difficiles des guerres civiles de 1840 et de 1845, avec ses lots de destructions et de violences notamment vis-à-vis de la communauté chrétienne, Nimatullah Kassab Al-Hardini se révèlera notamment avec sa devise:

“Le sage, c’est celui qui sauve son âme”

L’autel de la Vierge du monastère de Kfifane.

C’est dans ce contexte troublé, avec la destruction de nombreuses églises et monastères que Nimatullah Kassab Al-Hardini trouvera la force de fonder 16 autels dédiés à la Vierge Marie, dont celui qui se trouve au pied du Monastère de Kfifane.

Nimatullah Kassab Al. Hardini, Assistant Général

Il sera ensuite nommé en 1845 par le Vatican Assistant Général de l’Ordre Libanais Maronite pour un premier mandat de 3 ans. C’est à ce titre qu’il enverra les 7 nouveaux moines au collège Jésuite de Ghazir, tout juste fondé en 1843 et qui sera à l’origine de l’Université St Joseph (USJ) à la suite de son transfert à Beyrouth en 1870.

Ces derniers formeront à leur tour les leurs.

Entre 1848 et 1849, Nimatullah Kassab Al-Hardini se retrouvera au monastère St Maron d’Annaya puis à celui de Houb, à proximité de son village natal.

Son mandat d’Assistant Général sera reconduit en 1850 pour 3 années supplémentaires.

À l’issue de ce 2ème mandat, il retournera à Kfifan pour enseigner la théologie morale puis retrouvera son poste d’assistant général en 1856 pour un troisième mandat. Il devra alors résider au monastère de Tamiche tout en poursuivant sa carrière d’enseignant au monastère de Kfifan.

C’est durant cette période que se trouve à Kfifan entre 1853 et 1859, parmi les élèves de Saint Hardini, un certain Charbel Makhlouf qui deviendra Saint Charbel ensuite.

Quant à Saint Hardini, il décèdera le 14 décembre 1858, suite à une pneumonie contractée en raison du froid.

Parallèlement à celle de St Charbel et de Sainte Rafqa, la cause de béatification de Saint Hardini sera présenté devant le Pape en 1926. Il sera proclamé Vénérable en 1989, alors que s’achevait la guerre civile libanaise et bienheureux en 1998. Il sera canonisé par le pape Jean-Paul II, le 16 mai 2004.

Sa dépouille se repose désormais dans un cercueil de Cèdre au couvent de Kfifane, au milieu de ceux qu’il aimait tant.

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