Plusieurs manifestations ont été organisées ce dimanche contre la dégradation des conditions socio-économiques au Liban.

Au centre-ville de la capitale, plus d’une centaine de manifestants ont ainsi défilé, protestant à la fois contre la corruption présente au sein des administrations publiques, la politique d’austérité publique entreprise par les autorités actuelles, l’importante hausse du taux de chômage et en raison également des craintes concernant une possible dévaluation prochaine de la Livre Libanaise et les problèmes d’importations de certaines marchandises de première nécessité.
Rassemblés au niveau de la place des martyrs, les manifestants se sont ensuite légèrement heurtés aux forces de sécurité en charge de la protection du Grand Sérail, résidence officielle du Premier Ministre.

Mise-à-jour
16h 38: Plusieurs routes de la capitale restent coupées, notamment au centre-ville, alors que des unités mobiles de l’Armée Libanaise se sont déployées dans des lieux stratégiques afin d’empêcher la mise en place de barrages.
Les manifestations ont également eu lieu dans la Békaa, à Baalbeck ou encore à Saïda au Sud du Liban et Tripoli où les manifestants demandent la démission des autorités actuelles.

À Beyrouth, les manifestants ont tenté de bloquer plusieurs voix majeures de la capitale, notamment le Ring Fouad Chéhab ou les abords du tunnel Salim Salam

Ailleurs, les manifestants ont temporairement bloqué les routes de la Békaa, du Nord du Liban ou encore de Tarshish. Des unités de l’armée se sont déployées à proximité du tunnel de Nasr Kalb au cas où des individus tenteraient d’en bloquer le passage.

Ce mouvement fait suite aux avertissements véhiculés par les propriétaires des stations essence, les minotiers et les importateurs de médicaments qui ont mis en garde contre le refus opposé par les banques à leur échanger leurs devises locales contre des dollars américains, nécessaire à l’achat des matières premières sur les marchés internationaux. Face à ce refus, ils sont désormais obligés à recourir aux services de changeurs à des taux de changes plus élevés.
Pour l’heure, seule la grève des propriétaires des stations essence a été résolue, le gouvernement ayant demandé aux importateurs et distributeurs d’accepter le payement en devise locale, charge à eux désormais d’effectuer le change.

Pour rappel, alors que le taux de change officiel est toujours fixé à 1507 LL pour 1 dollars, le taux de change non officiel atteindrait jusqu’à 1 650 LL pour un dollars. Le Liban étant un pays importateur et non exportateur, la population libanaise est dépendante des marchandises en provenance de l’étranger et sujette donc à une forte pression des prix.

Par ailleurs, l’importante dette publique, qui atteint 85 milliards de dollars, soit plus de 150% du PIB fait également craindre une possible dégradation rapide des conditions socio-économiques libanaises, déjà fortement impactées par la présence depuis le début de la guerre civile syrienne par une importante communauté syrienne. Cette dernière est accusée de fournir une main d’oeuvre à bas-coût qui concurrence la main d’oeuvre locale. La Présidence de la République libanaise avait estimé, en 2018, que le taux de chômage de la population libanaise active atteindrait 43% alors que 300 000 réfugiés syriens seraient employés tout en profitant d’un statut de réfugiés politiques, ce qui est contraire aux réglementations locales. Seuls 1 700 d’entre eux auraient même un permis de travail officiel.

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