Aucune solution n’a encore été trouvée pour permettre la reprise des réunions du gouvernement Mikati III, alors que le président de la chambre Nabih Berri tente de faire monter la pression contre le juge Tarek Bitar dont il exige le désaisissement. Pour rappel, ce dernier avait mis en examen plusieurs proches de Nabih Berri dans le cadre de l’enquête portant sur l’explosion de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium, le 4 août 2020, dont l’ancien ministre des finances Ali Hassan Khalil et l’ancien ministre des travaux publics, Ghazi Zoaiter. Nabih Berri se sentirait ainsi personnellement mis en cause par cette procédure.

Face à cet échec pour désaisir le juge, Nabih Berri chercherait désormais à écarter le président du haut conseil de la magistrature, le juge Souhail Abboud. Certaines sources indiquent qu’il aurait proposé en retour, le départ du procureur général de la république, le juge Ghassan Oweidat et du procureur financier, le juge Ibrahim Ali.

Autre solution préconisée par Nabih Berri, l’adoption par le parlement d’un texte visant à déférer les anciens ministres accusés devant la haute cour de justice chargée de juger les anciens et actuels présidents de la république, premier ministres et ministres.

Cependant, cette procédure nécessiterait un quorum impossible pour l’heure à réunir en raison du refus du Courant Patriotique Libre avec qui un nouveau conflit est en cours concernant la date des élections législatives à venir. Pour rappel, le président de la chambre avait fait adopter une loi électorale appelant à la tenue des élections en mars 2022 avec un quorum simple de 55 députés suite au décès de certains d’entre eux et à la démission d’autres, contrairement aux textes constitutionnels qui précisent que le quorum équivaut à la moitié des 128 députés.

Certaines sources proches du CPL indiquent que ce dernier pourrait pourtant accepter d’être présent lors de la session si le président de la chambre accepte de faire destituer le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, après que le président de la république l’ait formellement accusé de négligence sur base des enquêtes en cours à son encontre et notamment du dossier fourni par les autorités judiciaires suisses qui l’accusent de blanchiment et de détournement de fonds de la Banque du Liban. Le chef de l’état serait d’autant plus courroussé que le gouverneur de la Banque du Liban lui aurait menti sur l’état réel des pertes de la Banque du Liban, pertes qui font l’objet d’une procédure d’audit juricomptable menée par Alvarez & Marsal jusqu’à la fin de l’année. La BdL refuserait toujours de fournir certains documents clés au cabinet alors que le délai spécifié par la loi levant le secret bancaire s’achève fin de l’année, soit dans 10 jours à peine.

Cette destitution serait pour l’heure bloquée par Nabih Berri mais également le premier ministre Najib Mikati. Riad Salamé bénéficierait aussi du soutien de l’ancien premier ministre Saad Hariri, de l’ancien député Walid Joumblatt et du patriarche Maronite Béchara Boutros Rahi.

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