Selon le site Bloomberg, l’ancien Ministre des Finances Ali Hassan Khalil a indiqué que les autorités libanaises pourraient exiger des banques locales à racheter les obligations qu’elles avaient vendu à certains fonds étrangers.

Cette demande aurait été évoquée lors d’une réunion consacrée au remboursement ou à la mise en état de défaut de paiement de la République Libanaise et qui a eu lieu ce lundi, indique le journal Al Akhbar. Cette information intervient alors que le 9 mars prochain, arrive à échéance une importante émission obligataire pour lesquelles les autorités libanaises éprouvent le plus grand mal à payer.

Pour rappel

Face à une possible annonce de défaut de paiement et une possible restructuration de la dette libanaise, des banques locales auraient ainsi revendues à 2 groupes, Ashmore Group et Fidelity Group, un lot de 300 millions de dollars chacun, afin de faire pression sur les autorités libanaises et obtenir le remboursement des obligations arrivant échéance, accusent certaines sources. L’Association des Banques du Liban et son président Salim Sfeir a été même convoqué par la justice libanaise qui a ouvert une enquête à ce sujet pour s’expliquer à ce sujet. Il a écarté ces accusations, indiquant que ces banques ont été obligées de se séparer de ces eurobonds à perte pour financer l’achat de blé ou de médicaments à destination de la population.

Cependant, cette stratégie pourrait encore aggraver l’endettement public, un des plus importants au monde avec une dette atteignant 91.6 milliards de dollars alors que les experts indépendants notent que les réserves monétaires devraient plutôt servir à assurer le financement des produits de première nécessité, blé, médicaments ou essence à destination de la population libanaise durement impactée par la crise économique. 

Alors que certains créanciers tenteraient actuellement de constituer un groupe pour négocier une restructuration de la dette publique, Ashmore Group ferait bande à part et exigerait un remboursement des obligations arrivant à échéance en mars prochain dont il détiendrait pour près de 300 millions de dollars, soit 25% des obligations arrivant à échéance le 9 mars, rendant ses exigences non négociables.

Selon l’ancien Ministre, les banques libanaises devraient utiliser leurs fonds propres et non les dépôts des gens pour racheter des obligations, parce qu’elles détiennent une part dans la crise financière que traverse actuellement le Liban. Pour rappel, le Président de la Chambre Nabih Berri, dont Ali Hassan Khalil est un proche, avait estimé qu’une restructuration de la dette publique était nécessaire.

Pour rappel, après annonce de mise en état de défaut de paiement, s’ouvriront alors des négociations avec les principaux créanciers détenant la dette libanaise. 75% du volume des créances de chaque émission obligataire est nécessaire pour obtenir un accord.

Avertissement

Il est cependant dur à croire que les fonds en question accepteront de vendre les obligations libanais qu’ils détiennent sans un prix largement supérieur à leurs prix d’achat. Aussi, une telle décision pourrait fragiliser encore plus les banques libanaises qui éprouvent du mal à hausser leurs capitaux propres à 20% de leurs actifs conformément à une demande de la Banque du Liban.

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