Tag: Bekaa
Tripoli en jeu : Damas réclame le Golan… et lorgne sur le Nord-Liban
Dans une négociation inédite avec Israël, la Syrie réclame un tiers du Golan et évoque la possible cession de Tripoli et de la Bekaa en échange de garanties. Cette proposition choque les observateurs libanais, rappelant les ambitions territoriales syriennes passées. Le silence de Beyrouth face à cette manœuvre diplomatique ravive les craintes d’un abandon stratégique du Liban, alors que les grandes puissances redessinent les équilibres au Levant.
Résolution bloquée : Moscou oppose son veto et affiche son soutien à la Résistance
La Russie a opposé une fin de non-recevoir à tout projet de résolution onusienne visant à imposer un calendrier de désarmement au Liban. Son ambassadeur à Beyrouth a affirmé que le pays devait résoudre sa crise sans diktat extérieur, exprimant un soutien explicite à la Résistance. En parallèle, Moscou intensifie son aide humanitaire dans les bastions du Hezbollah, confirmant un positionnement stratégique dans l’équilibre régional.
Cannabis médical : promesse économique ou illusion clientéliste ?
Cannabis médical : promesse économique ou illusion clientéliste ?Le Liban s’apprête à franchir une étape significative dans sa politique agricole avec un projet gouvernemental visant à légaliser, de manière encadrée, le cannabis à usage médical et industriel. Cette initiative, centrée sur la région de la Bekaa, entend transformer un secteur historiquement informel en pilier de développement économique local. Mais les premières annonces provoquent autant d’enthousiasme que de scepticisme, dans un contexte où les précédents en matière de réforme productive ont souvent laissé place à des clientélismes opaques.Une réforme structurée autour d’un organe de régulationLe gouvernement, via une proposition législative en cours d’examen, envisage de créer la "Haï’a Wataniya li al-Qinnab al-Hindi" (Autorité nationale du cannabis indien). Cet organisme public serait chargé d’encadrer la culture, la transformation et la distribution du cannabis médical et industriel. Il interviendrait également sur la délivrance des licences, la supervision des normes de production et la certification des exportations.Cette approche vise à introduire une régulation centralisée dans un secteur jusqu’ici contrôlé par des réseaux informels et souvent liés aux économies parallèles. Les défenseurs du projet estiment que cette formalisation permettrait d’offrir une alternative économique sérieuse aux agriculteurs marginalisés de la Bekaa, région où la culture de cannabis constitue, de fait, une ressource de subsistance pour de nombreuses familles.Les promesses économiques et l’attractivité du marché mondialLa réforme repose sur une estimation favorable des revenus potentiels. Le marché international du cannabis médical est en pleine expansion, avec une demande croissante pour des produits pharmaceutiques, cosmétiques et textiles à base de chanvre. En valorisant son climat et son savoir-faire agricole, le Liban pourrait s’insérer dans cette chaîne de valeur mondiale.Plusieurs études préliminaires suggèrent que la légalisation pourrait générer jusqu’à 1 milliard de dollars de revenus annuels à moyen terme, tout en créant plusieurs milliers d’emplois directs et indirects. La création de coopératives agricoles spécialisées, associée à une politique de soutien aux petits exploitants, est présentée comme un levier de relance pour des territoires souvent exclus des politiques publiques.Des doutes sur la faisabilité technique et commercialeMais cette projection optimiste se heurte à de nombreux obstacles structurels. Plusieurs députés et experts agricoles s’inquiètent de l’absence de filière de transformation au Liban. Aucun plan d’investissement sérieux n’a encore été présenté concernant les laboratoires de traitement, les infrastructures de conditionnement ou les chaînes logistiques d’exportation. En l’état, les agriculteurs seraient donc contraints de vendre leur production brute à des intermédiaires, sans garantie de valorisation réelle.Les critiques insistent également sur la nécessité d’établir des partenariats avec des entreprises pharmaceutiques internationales pour assurer la conformité aux normes sanitaires et commerciales en vigueur sur les marchés étrangers. Sans ce maillage industriel et contractuel, le Liban risque de reproduire le schéma d’autres réformes agricoles avortées, centrées sur l’offre sans prise en compte des débouchés effectifs.Un danger de captation politique et de reproduction du clientélismeAu-delà des enjeux techniques, la principale inquiétude exprimée par les opposants au projet concerne le risque de dérive clientéliste. Dans de nombreuses régions rurales libanaises, l’accès aux subventions, aux permis agricoles et aux programmes de soutien dépend fortement des affiliations politiques locales. La création d’une autorité publique spécifique, sans garanties de transparence et de gouvernance indépendante, pourrait reproduire ces logiques de distribution sélective des ressources.Des députés redoutent que le cannabis médical devienne une "monnaie d’échange politique" entre l’État central et certains blocs régionaux, avec à la clé une monopolisation des licences par des acteurs proches des partis influents. Cette crainte est renforcée par l’absence de mécanisme de contrôle parlementaire indépendant sur les futures attributions de culture et d’exploitation.La Bekaa, un territoire emblématique et disputéLa région de la Bekaa, au centre du projet, symbolise à elle seule les contradictions de la politique de développement libanaise. C’est une zone riche en potentiel agricole, mais sous-investie depuis des décennies. Sa marginalisation relative dans les politiques d’infrastructure et d’éducation en fait une terre fertile pour les alternatives économiques informelles, comme la culture de cannabis.Plusieurs agriculteurs de la région, interrogés dans le cadre de consultations locales, expriment un mélange d’espoir et de prudence. Ils voient dans la légalisation une possibilité de sortir de la clandestinité, mais s’interrogent sur les conditions d’accès aux licences, sur les prix d’achat proposés par l’État, et sur les délais de paiement. L’expérience des précédentes campagnes de substitution agricole, restées sans suite, nourrit une certaine méfiance.Entre pragmatisme économique et nécessité d’un cadre éthiqueLes partisans du projet insistent sur la nécessité de dépasser les blocages idéologiques pour traiter la question du cannabis sous l’angle économique et sanitaire, plutôt que moral ou pénal. Ils estiment que le statu quo nourrit la corruption, la violence et la dépendance à l’économie informelle. Une légalisation encadrée pourrait, à leurs yeux, renforcer l’autorité de l’État tout en offrant de nouvelles ressources fiscales.Mais cette logique ne peut fonctionner que si elle s’appuie sur une gouvernance transparente, une planification industrielle rigoureuse et un dialogue ouvert avec les acteurs concernés. La simple conversion d’un produit illégal en filière légale ne suffit pas : il faut garantir l’intégrité des processus d’autorisation, la protection des petits producteurs et la traçabilité des produits finis.Perspectives de moyen terme et conditions de réussitePour que la légalisation du cannabis médical et industriel produise les effets escomptés, plusieurs conditions sont indispensables :* Établir un cadre législatif complet, incluant les normes sanitaires, les obligations environnementales et les mécanismes de contrôle indépendant.
* Créer un fonds de soutien à l’investissement initial pour les coopératives agricoles et les micro-transformateurs.
* Développer des accords de coopération avec des pays consommateurs et des entreprises spécialisées pour assurer les débouchés à l’export.
* Garantir la transparence dans l’octroi des licences via un comité pluraliste et indépendant.
* Renforcer la formation des agriculteurs sur les pratiques agricoles conformes aux standards internationaux.Le défi est donc considérable, mais pas insurmontable. Il dépendra largement de la capacité du gouvernement à sortir d’une logique d’annonce pour entrer dans celle de la structuration concrète et équitable d’un secteur porteur. À défaut, cette réforme rejoindrait la longue liste des projets prometteurs qui n’ont jamais dépassé le stade des intentions.
Nawaf Salam : une tournée sécuritaire à portée politique
En mai 2025, le Premier ministre Nawaf Salam a entrepris une tournée dans la Bekaa et les zones frontalières, soulignant le rôle central de l'armée dans la souveraineté nationale et la nécessité d'encadrer les processus électoraux. Cette visite met en lumière les enjeux sécuritaires, institutionnels et politiques au cœur de l'État libanais.
L’armée libanaise intensifie sa lutte contre la contrebande à la frontière syrienne
#ACTU: Le 24 mars 2025, l’armée libanaise a arrêté six contrebandiers à El-Qaa, saisissant carburant et denrées, et un suspect (J.H.) pour trafic illégal. À Kfar Zabad, des pistolets et marchandises ont été confisqués. Ces opérations visent à sécuriser la frontière syrienne, après des heurts mi-mars (10 morts).
Chronologie détaillée des violations israéliennes du cessez-le-feu et du refus d’évacuation du Sud-Liban depuis...
#CONFLIT: Depuis le 27 novembre 2024, Israël viole le cessez-le-feu au Sud-Liban avec plus de 1 100 incidents, tuant plus de 100 personnes. Malgré l’accord exigeant un retrait sous 60 jours, prolongé au 18 février 2025, Tsahal occupe encore 60 localités, refusant d’évacuer sous prétexte de menaces du Hezbollah. Ce maintien, dénoncé par la FINUL et le Liban, bloque le retour des déplacés et menace la trêve, au 24 mars 2025.
Liban : les pressions internationales s’intensifient pour des négociations avec Israël et la reconstruction
#DIPLOMATIE: Le 19 mars 2025, Steve Witkoff presse le Liban d’entamer des négociations directes avec Israël, via Ron Dermer, et de désarmer le Hezbollah, selon un rapport du 18 mars. Les États-Unis, des pays occidentaux et arabes refusent de financer les 11 milliards de dollars de reconstruction tant que ces armes persistent. Après un cessez-le-feu en novembre 2024, le Liban, dont le PIB a chuté de 40 % depuis 2019, fait face à une pression internationale croissante.
Une économie qui brille à l’étranger : les produits libanais séduisent le monde
#ECO: Malgré la crise, les produits libanais triomphent à l’export. Les vins de Château Ksara et Kefraya, exportés à des millions de bouteilles, séduisent l’Europe et les États-Unis, tandis que l’artisanat – bijoux, textiles, huile d’olive – conquiert le Golfe et la diaspora. Reflets d’un patrimoine millénaire, ces produits exportent une identité libanaise résiliente, portée par une demande croissante et un savoir-faire unique qui brillent sur la scène internationale.
Liban : de nombreux corps découverts sous les décombres
En mars 2025, le nettoyage des zones bombardées au Liban révèle une tragédie : plus de 6 000 morts, des corps sous les décombres impossibles à identifier. Les secouristes, comme ceux de la Défense civile, luttent avec des moyens limités, extrayant des restes fragmentés dans des conditions infernales. "On trouve des morceaux, pas des visages", témoignent-ils, tandis que le chaos et le manque de ressources prolongent l’agonie d’un pays dévasté par les frappes israéliennes.
UNICEF alerte : les enfants libanais brisés par la guerre
Le rapport UNICEF du 28 février 2025 révèle que 72 % des enfants libanais étaient anxieux pendant la guerre de 2024, et plus de 51 % des moins de 2 ans dans l’est souffrent d’insécurité alimentaire sévère. Avec 25 % encore hors école et les programmes de nutrition suspendus après des coupes dans l’aide américaine, Akhil Iyer appelle à une action urgente pour éviter des impacts irréversibles sur leur santé mentale et leur avenir.
Liban : vers une fragmentation sécuritaire avec la montée des milices armées ?
Le Liban fait face à une montée en puissance des groupes armés dans plusieurs régions, notamment dans la Bekaa, le nord du pays et même Beyrouth avec l’émergence de Jnoud El Rab. Cette fragmentation sécuritaire met en péril l’autorité de l’État, alors que le gouvernement de Nawaf Salam peine à répondre à cette menace croissante. Entre influences régionales et crise économique, le pays semble pris au piège d’un retour progressif aux logiques des milices confessionnelles, ravivant le spectre de la guerre civile.
Les violations israéliennes de l’espace aérien libanais : une escalade programmée ?
Depuis plusieurs mois, Israël multiplie les violations de l’espace aérien libanais, intensifiant ses incursions militaires malgré les protestations de Beyrouth. Face à l’inaction des grandes puissances et au blocage diplomatique, le Liban explore différentes options pour contrer cette menace, allant de la mobilisation onusienne au renforcement de ses capacités de défense. Alors que les tensions régionales s’accroissent, cette escalade pourrait être un prélude à une nouvelle confrontation, mettant en péril la stabilité du pays.
Première visite de l’émissaire américaine Morgan Ortagus au Liban
Morgan Ortagus, envoyée spéciale adjointe des États-Unis pour le Moyen-Orient, a entamé sa première visite au Liban en rencontrant le chef du comité de surveillance du cessez-le-feu, le général Jasper Jeffers. Washington veut intensifier le contrôle des zones du Hezbollah et influer sur les nominations militaires pour réduire l’influence de l’organisation chiite. Ces pressions américaines sur l’armée libanaise risquent d’exacerber les tensions internes et de compliquer l’équilibre régional.
Israël frappe la vallée de la Bekaa : une violation du cessez-le-feu avec le...
Les tensions entre Israël et le Hezbollah s’intensifient après des frappes israéliennes dans la vallée de la Bekaa. L’armée israélienne accuse le Hezbollah de violer le cessez-le-feu en envoyant un drone de surveillance vers Israël. Le Hezbollah dénonce une "agression flagrante". Alors qu’Israël doit achever son retrait du Liban avant le 18 février, la situation pourrait dégénérer en un nouveau conflit. Les États-Unis appellent les deux parties à respecter l’accord de trêve.