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Moyen-Orient: Deal or No Deal du Siècle

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Pixabay Palestine Gaza enfants palestiniens
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Souvent, on pensait que l’accroissement des richesses au sein d’une population permettait l’émergence de la Démocratie, un peu comme dans notre modèle occidental. On avait cependant tort! Cela ne s’applique pas à tous les modèles de société.

En Chine, les revendications démocratiques se sont tues à la faveur de la hausse du pouvoir d’achat via la croissance économique des 30 dernières années. C’est ainsi que le mouvement démocratique chinois issu de la répression des Manifestations de la place Tian’anmen a été tué dans l’oeuf par le régime communiste par la prospérité d’une partie de la population chinoise et l’envol économique.

Le plan américain, dans son esprit, et intitulé Deal du Siècle, présenté par Jarod Kushner, le gendre du Président Américain Donald Trump, lors de la conférence de Bahreïn, vise peut-être à cela. Enrichir, mieux engraisser pour faire taire les revendications légitimes des palestiniens à un état au détriment de leurs droits les plus fondamentaux. Les avoir garder dans la misère depuis 1948 n’a en effet en rien servi les intérêts d’Israël.

La lutte armée s’est poursuivi d’abord par la violence d’une résistance à l’occupation à partir des années 1960 en raison de l’échec des pays arabes (Egypte et Syrie principalement, le cas de la Jordanie, où le Roi Hussein était pris entre 2 feux, celui du nationalisme laic arabe, de la cause palestinienne et de son alliance secrete avec Israël ou du Liban en raison de ses équilibres communautaires et politiques fragiles étant quelque peu différent) à gérer ce conflit.

Exit l’idée d’un état palestinien

Cela a abouti à une impasse mais aussi a permis l’émergence d’une alternative politique, le processus de Paix de Madrid, les négociations d’Oslo, la mise en place de l’autorité palestinienne, un proto-état dont l’objectif était la mise en place d’un état palestinien à terme avec Jérusalem Est comme capitale.

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Les combattants étaient devenus las à se battre, que cela soit Yasser Arafat ou Ishac Rabin, les vieux généraux souhaitaient raccrocher les fusils, fatigués mais aussi conscients que les choses ne pouvaient plus continuer ainsi. Le poids démographique palestinien allait se poursuivre, l’idée même d’un état israélien avec une population majoritairement arabe n’était pas illusoire au final face à ces projections.

On était dans les années 1990, l’espoir de mettre fin à ce conflit déjà vieux de 40 ans était là avec, à la clé de la solution politique, la prospérité économique.

Ce rêve est aujourd’hui bien loin, la parole étant aux faucons de l’occupation avec l’impossibilité pour un état Palestinien d’exister même suite aux extensions successives des colonies israéliennes, et des crises de confiance encore accentuées par une politique américaine aujourd’hui bien partial en lien étroit avec des dirigeants israéliens aux relents assez racistes qui désirent même parfois l’expulsion des réfugiés palestiniens encore présents en Cisjordanie comme Avigdor Liebermann.

La reconnaissance par l’administration américaine du Président Donald Trump d’une souveraineté israélienne sur Jérusalem avait déjà éloigné la possibilité de la création même d’un état palestinien. Le clou a été enfoncé par la reconnaissance, l’année suivante, d’une souveraineté israélienne sur le territoire syrien du Golan dont une partie, les fameuses fermes de Chébaa sont libanaises.

Un deal défavorable aux pays limitrophes de la Palestine historique

L’ordre des choses ou plutôt des priorités semble, par conséquent aujourd’hui, s’être inversé.

Le plan américain propose en effet la prospérité économique avec le fait de remettre à beaucoup plus tard, une improbable solution politique, puisqu’en réalité, il vise à obliger les pays hôtes des réfugiés palestiniens à les naturaliser, avec des plans économiques à l’appui sur des périodes assez longues, 10 ans généralement, sans même prendre en considération les équilibres politiques, entre communautés au Liban, entre d’un côté population locale et réfugiés en Jordanie etc… donc des équilibres ethniques et sectaires au sein de ces pays.

Cela ne marchera évidemment pas puisque les populations ne sont plus dupes en dépit du soutien à ce plan des dirigeants des pays arabes.

D’autre part, certains aspects sont tout simplement inacceptables pour le Liban plus particulièrement. Il est impossible pour les libanais, eux qui ont vu déjà leur système politique être déséquilibrés à plusieurs reprises en raison de la présence des réfugiés palestiniens au Liban, accepter de manière définitive leur présence sur leur sol en dépit de l’offre financière de seulement 6 milliards de dollars. Les Libanais ont déjà payé plus que cela dans leur chair et par leur sang.

La mémoire de la guerre civile de 1975 à 1990 est toujours là, présente, vive. Accepter ce plan pour les libanais reviendrait tout simplement à un acte suicidaire.

Mais surtout une montagne qui accouche d’une souris

L’absence, heureusement, à la fois des principaux pays concernés, le Liban et la Syrie, l’absence des Palestiniens ou encore le peu d’intérêt de l’Egypte ou de la Jordanie dont les délégations n’ont pas été importantes en fin de compte, mais également le soutien à cette conférence des pays de la péninsule arabique démontre le fossé qui s’est creusé entre Pays Arabes au sujet du conflit israélo-arabe, avec ceux qui considèrent acceptables de discuter avec Israël face à un danger iranien et ceux qui considèrent au contraire Israël comme étant le facteur déstabilisant la région.

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